JORF n°250 du 26 octobre 2004

I. - Déficience rénale
Le terme de déficience rénale couvre un champ plus large que celui d'insuffisance rénale.
La déficience rénale prend en compte en effet les situations où l'atteinte de l'appareil urinaire se traduit par des signes cliniques avec ou sans insuffisance rénale.

  1. Déficience rénale légère (taux : 1 à 15 %) :
    imposant une surveillance clinique et biologique régulière, sans retentissement sur la vie quotidienne et socioprofessionnelle.
    Exemples :
    pathologies avec hématurie ou protéinurie isolée, manifestations cliniques bien compensées, manifestations biologiques d'intensité légère (clairance de la créatinine supérieure à 70 ml/mn).
    tubulopathie chronique avec manifestations cliniques et métaboliques nécessitant une surveillance biologique et clinique régulière.
  2. Déficience rénale modérée (taux : 15 à 45 %) :
    imposant une surveillance clinique et biologique régulière, un régime ou un traitement médicamenteux, mais compatible avec une vie professionnelle adaptée.
    Insuffisance rénale dont la clairance de la créatinine est comprise entre 30 % et 70 % de la normale, manifestations cliniques modérées (asthénie, anémie, hypertension artérielle, syndrome néphrotique).
    Tubulopathie chronique avec manifestations cliniques et métaboliques (diabète insipide, kypokaliémie, hyponatrémie, hypercalciurie, acidose, etc.) imposant surveillance régulière, diététique et traitement adaptés.
    Lithiase (l'insuffisance rénale ou les conséquences parenchymateuses étant évaluées pour leur propre compte) avec crises douloureuses hématuriques, épisodes de surinfection.
  3. Déficience rénale importante (taux : 50 à 75 %) :
    non compensée par le régime et le traitement, retentissant de façon marquée sur la vie quotidienne et professionnelle.
    Clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/mn et supérieure à 10 ml/mn.
    Insuffisance rénale grave avec manifestations cliniques permanentes (anémie, hypertension artérielle, syndrome néphrotique, manifestations osseuses ou neuromusculaires).
  4. Déficience rénale sévère (taux : 80 à 95 %) :
    Clairance de la créatinine < 10 ml/mn.
    Insuffisance rénale chronique sévère nécessitant un traitement de suppléance (dialyse péritonéale, rein artificiel) selon le degré de compensation clinique, le retentissement sur la vie quotidienne et professionnelle.
    Remarque : l'insuffisance rénale greffée sera évaluée selon la valeur de la fonction rénale rétablie (se reporter pour cela à l'échelle fonctionnelle), la tolérance du traitement immunosupresseur, la persistance de manifestations cliniques d'insuffisance rénale. Le taux sera d'au moins 30 %.
    II. - Déficiences de l'appareil urinaire
    Sont prises en compte les anomalies fonctionnelles de l'appareil urinaire (rétention ou incontinence), étayées par la pratique d'examens paracliniques chaque fois que possible.
    Les douleurs, lorsqu'elles sont présentes, seront évaluées de façon indépendante, et leur taux estimé ajouté, selon la règle habituelle.
    Les douleurs :
    douleurs épisodiques modérées (taux : 5 à 10 %) ;
    douleurs fréquentes, perturbant l'activité quotidienne (taux : 2 %) ;
    douleurs quasi-permanentes, retentissant sur l'état général (taux : 30 %).
  5. Les troubles fonctionnels :
    a) Troubles fonctionnels légers ou intermittents (pollakiurie, dysurie, incontinence urinaire intermittente en orthostatisme) (taux : 1 à 20 %).
    b) Troubles fonctionnels permanents ;
    incontinence urinaire :
    compte tenu de l'appareillage et de la gêne fonctionnelle résiduelle (taux : 50 à 60 %).
    Rétention urinaire :
    permanente nécessitant la pose d'une sonde urinaire (taux : 70 %) ;
    rétention urinaire contrôlée (mictions par percussion) (taux : 50 %) ;
    stomies chirurgicales (cytostomie, urétérostomie) selon la tolérance (taux : 70 à 80 %).
    En cas de plusieurs stomies quelle qu'en soit la nature (taux : 80 %).

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Version 1

I. - Déficience rénale

Le terme de déficience rénale couvre un champ plus large que celui d'insuffisance rénale.

La déficience rénale prend en compte en effet les situations où l'atteinte de l'appareil urinaire se traduit par des signes cliniques avec ou sans insuffisance rénale.

1. Déficience rénale légère (taux : 1 à 15 %) :

imposant une surveillance clinique et biologique régulière, sans retentissement sur la vie quotidienne et socioprofessionnelle.

Exemples :

pathologies avec hématurie ou protéinurie isolée, manifestations cliniques bien compensées, manifestations biologiques d'intensité légère (clairance de la créatinine supérieure à 70 ml/mn).

tubulopathie chronique avec manifestations cliniques et métaboliques nécessitant une surveillance biologique et clinique régulière.

2. Déficience rénale modérée (taux : 15 à 45 %) :

imposant une surveillance clinique et biologique régulière, un régime ou un traitement médicamenteux, mais compatible avec une vie professionnelle adaptée.

Insuffisance rénale dont la clairance de la créatinine est comprise entre 30 % et 70 % de la normale, manifestations cliniques modérées (asthénie, anémie, hypertension artérielle, syndrome néphrotique).

Tubulopathie chronique avec manifestations cliniques et métaboliques (diabète insipide, kypokaliémie, hyponatrémie, hypercalciurie, acidose, etc.) imposant surveillance régulière, diététique et traitement adaptés.

Lithiase (l'insuffisance rénale ou les conséquences parenchymateuses étant évaluées pour leur propre compte) avec crises douloureuses hématuriques, épisodes de surinfection.

3. Déficience rénale importante (taux : 50 à 75 %) :

non compensée par le régime et le traitement, retentissant de façon marquée sur la vie quotidienne et professionnelle.

Clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/mn et supérieure à 10 ml/mn.

Insuffisance rénale grave avec manifestations cliniques permanentes (anémie, hypertension artérielle, syndrome néphrotique, manifestations osseuses ou neuromusculaires).

4. Déficience rénale sévère (taux : 80 à 95 %) :

Clairance de la créatinine < 10 ml/mn.

Insuffisance rénale chronique sévère nécessitant un traitement de suppléance (dialyse péritonéale, rein artificiel) selon le degré de compensation clinique, le retentissement sur la vie quotidienne et professionnelle.

Remarque : l'insuffisance rénale greffée sera évaluée selon la valeur de la fonction rénale rétablie (se reporter pour cela à l'échelle fonctionnelle), la tolérance du traitement immunosupresseur, la persistance de manifestations cliniques d'insuffisance rénale. Le taux sera d'au moins 30 %.

II. - Déficiences de l'appareil urinaire

Sont prises en compte les anomalies fonctionnelles de l'appareil urinaire (rétention ou incontinence), étayées par la pratique d'examens paracliniques chaque fois que possible.

Les douleurs, lorsqu'elles sont présentes, seront évaluées de façon indépendante, et leur taux estimé ajouté, selon la règle habituelle.

Les douleurs :

douleurs épisodiques modérées (taux : 5 à 10 %) ;

douleurs fréquentes, perturbant l'activité quotidienne (taux : 2 %) ;

douleurs quasi-permanentes, retentissant sur l'état général (taux : 30 %).

1. Les troubles fonctionnels :

a) Troubles fonctionnels légers ou intermittents (pollakiurie, dysurie, incontinence urinaire intermittente en orthostatisme) (taux : 1 à 20 %).

b) Troubles fonctionnels permanents ;

incontinence urinaire :

compte tenu de l'appareillage et de la gêne fonctionnelle résiduelle (taux : 50 à 60 %).

Rétention urinaire :

permanente nécessitant la pose d'une sonde urinaire (taux : 70 %) ;

rétention urinaire contrôlée (mictions par percussion) (taux : 50 %) ;

stomies chirurgicales (cytostomie, urétérostomie) selon la tolérance (taux : 70 à 80 %).

En cas de plusieurs stomies quelle qu'en soit la nature (taux : 80 %).