JORF n°90 du 16 avril 2003

Chapitre II : Surveillance des eaux

Article 30

Concernant les dispositions générales pour la fixation des valeurs limites d'émissions, les dispositions du premier alinéa de l'article 21 de l'arrêté du 2 février 1998 modifié s'appliquent.

Le rejet respecte les dispositions de l'article 22 du 2 février 1998 modifié en matière de :

- compatibilité avec le milieu récepteur (article 22-2-I) ;

- suppression des émissions de substances dangereuses (article 22-2-III).

Les lixiviats qui sont contenus dans le bassin de stockage mentionné à l'article 17 ne peuvent être rejetés au milieu naturel qu'après prise en compte des objectifs de qualité du milieu naturel lorsqu'ils sont définis et s'ils respectent au moins les valeurs du tableau suivant.

Le rejet des eaux stockées dans le bassin tampon qui regroupe les eaux de ruissellement mentionnées à l'article 20 doit respecter des objectifs de qualité du milieu naturel lorsqu'ils sont définis et au minimum les valeurs du tableau suivant :

| 1-Paramètres globaux | | | | |----------------------------------------------------------------------|-----------|----------------------------------------------------------|-------------------------------------------------------------------------------| | | N° CAS | Code SANDRE | Valeur limite | | pH | - | - | 5,5 < pH < 8,8 ; 9,5 s'il y a neutralisation alcaline | | Matières en suspension (MES) | - | 1305 | < 100 mg/l si flux journalier max. < 15kg/j < 35 mg/l au-delà | | Carbone organique total (COT) | - | 1841 | < 70 mg/l | | Demande chimique en oxygène (DCO) | - | 1314 | < 300 mg/l si flux journalier max < 100 kg/j | | Demande biochimique en oxygène (DBO5) | - | 1313 | < 100 mg/l si flux journalier max < 30 kg/j. < 30 mg/l au-delà | | Azote global (somme de l'azote kjeldahl des nitrites et des nitrates)| - | 1551 | Concentration moyenne mensuelle < 30 mg/l si flux journalier max. > 50 kg/j.| | Phosphore total | - | 1350 | Concentration moyenne mensuelle < 10 mg/l si flux journalier max. > 15 kg/j.| | Phénols | - | 1440 | < 0,1 mg/l si le rejet dépasse 1 g/j | | 2- Substances spécifiques du secteur d'activité | | | | | | N° CAS | Code SANDRE | Valeur limite | | Métaux totaux dont : | - | - | < 15 mg/l. | | Plomb et ses composés (en Pb) | 7439-92-1 | 1382 | 100 µg/l si le rejet dépasse 5 g/j | | Chrome et ses composés (en Cr) | 7440-47-3 | 1389 | 100 µg/l si le rejet dépasse 1 g/j

(dont Cr6+ : 50µg/l) | | Cuivre et ses composés (en Cu) | 7440-50-8 | 1392 | 250 µg/l si le rejet dépasse 5 g/j | | Nickel et ses composés (en Ni) | 7440-02-0 | 1386 | 100 µg/l si le rejet dépasse 5 g/j | | Zinc et ses composés (en Zn) | 7440-66-6 | 1383 | 800 µg/l si le rejet dépasse 20 g/j | | Dichlorométhane (Chlorure de méthylène) | 75-09-2 | 1168 | 100 µg/l si le rejet dépasse 5 g/j | | | | | | | Ion fluorure (en F-) | 16984-48-8| 7073 | < 15 mg/l si le rejet dépasse 5 g/j. | | Cyanures libres (en CN-) | 57-12-5 | 1084 | < 0,1 mg/l si le rejet dépasse 1 g/j. | | Hydrocarbures totaux | - | 7009 | < 10 mg/l si le rejet dépasse 100 g/j. | | Composés organiques halogénés (en AOX ou EOX)(*) | - | 1106

(AOX)

1760

(EOX)| < 1 mg/l si le rejet dépasse 30 g/j. |

(*) Cette valeur limite ne s'applique pas si pour au moins 80 % du flux d'AOX, les substances organochlorées composant le mélange sont clairement identifiées et que leurs niveaux d'émissions sont déjà réglementés de manière individuelle.

Par ailleurs, pour toutes les autres substances susceptibles d'être rejetées par l'installation, les eaux résiduaires rejetées au milieu naturel respectent les valeurs limites de concentration suivantes :

| 3 - Autres substances dangereuses entrant dans la qualification de l'état des masses d'eau| | | | |-------------------------------------------------------------------------------------------|-------------------|------------|--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------| | Substances de l'état chimique | | | | | | N° CAS | Code SANDRE| Valeur limite | | Cadmium et ses composés* (en Cd) | 7440-43-9 | 1388 | 25 µg/l | | Nonylphénols * | 84-852-15-3 | 1958 | 25 µg/l | | Autres substances de l'état chimique | | | | | Di(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP)* | 117-81-7 | 6616 | 25 µg/l | | Acide perfluo rooctanesulfonique et ses dérivés* (PFOS) | 45298-90-6 | 6561 | 25 µg/l | | Quinoxyfène* | 124495-18-7 | 2028 | 25 µg/l | | Dioxines et composés de type dioxines* dont certains PCDD, PCDF et PCB-TD | - | 7707 | 25µg/l | | Aclonifène | 74070-46-5 | 1688 | 25 µg/l si le rejet dépasse 1 g/j | | Bifénox | 42576-02-3 | 1119 | 25 µg/l si le rejet dépasse 1 g/j | | Cybutryne | 28159-98-0 | 1935 | 25 µg/l si le rejet dépasse 1 g/j | | Cyperméthrine | 52315-07-8 | 114025 | 25 µg/l si le rejet dépasse 1 g/j | | Hexabromocyclododécane* (HBCDD) | 3194-55-6 | 7128 | 25 µg/l | | Heptachlore* et époxyde d'heptachlore* | 76-44-8/ 1024-57-3| 7706 | 25 µg/l | | Polluants spécifiques de l'état écologique | | | | | Arsenic et ses composés (en As) | 7440-38-2 | 1369 | 100 µg/l si le rejet dépasse 0,5 g/j | | Toluène | 108-88-3 | 1278 | 74 µg/l si le rejet dépasse 2 g/j | | Xylènes ( Somme o,m,p) | 1330-20-7 | 1780 | 50 µg/l si le rejet dépasse 2 g/j | | Autre polluant spécifique de l'état écologique à l'origine d'un impact local | - | - | - NQE si le rejet dépasse 1 g/j, dans le cas où la NQE est supérieure à 25µg/l

- 25 µg/l si le rejet dépasse 1 g/j, dans le cas où la NQE est inférieure à 25µg/l|

Les substances dangereuses marquées d'une * dans les tableaux ci-dessus sont visées par des objectifs de suppression des émissions et doivent en conséquence satisfaire en plus aux dispositions de l'article 22-2-III de l'arrêté du 2 février 1998 modifié.

Pour les installations de stockage de déchets provenant d'installation procédant à la fabrication d'aluminium par électrolyse, la valeur de la concentration en ion fluorure (exprimés en F-) est portée à 50 mg/l.

L'arrêté préfectoral d'autorisation fixe, pour chaque élément cité ci-dessus, une concentration et un flux maximum journalier. L'arrêté préfectoral fixe également un débit maximum de rejet.

Si les lixiviats et les eaux stockées dans le bassin tampon qui regroupe les eaux d'une éventuelle tranchée drainante et les eaux de ruissellement mentionnées à l'article 20 ne respectent pas ces valeurs limites, il convient de les traiter, selon les paramètres précisés dans le tableau ci-dessus, avant rejet.

Les eaux collectées dans les bassins mentionnés à l'article 20 peuvent être rejetées en continu après mesure du débit et du pH en continu. Il en est de même si les eaux de la tranchée drainante, mentionnée à l'article 19, sont collectées dans un bassin dédié.

L'épandage, même sur les alvéoles, des lixiviats, précédé ou non d'un traitement, est interdit.

Article 31

Dans le cas d'un rejet en continu des lixiviats dans le milieu naturel, un prélèvement continu proportionnel au débit, une mesure en continu du pH et du débit au minimum et une analyse journalière du COT et des MES sur un échantillon représentatif de la qualité de ces rejets sont effectués. Une analyse hebdomadaire est effectuée sur les paramètres indiqués à l'article 30.

Le prélèvement d'échantillons et les mesures (volume et composition) des lixiviats doivent être réalisés séparément à chaque point où un lixiviat est rejeté du site.

Dans le cas d'un rejet par bâchées, un prélèvement et une analyse de la qualité des lixiviats stockés sont effectués avant rejet sur l'ensemble des paramètres visés à l'article 30 ainsi que sur la conductivité.

Les dispositions des alinéas II et III de l'article 58 de l'arrêté du 2 février 1998 modifié s'appliquent. Elles concernent :

- le recours aux méthodes de référence pour l'analyse des substances dans l'eau ;

- la réalisation de contrôles externes de recalage.

Article 32

Pour les installations ayant fait l'objet d'une autorisation après le 1er janvier 1994, une analyse au minimum trimestrielle de la qualité des eaux stockées dans le bassin prévu à l'article 20 porte sur les paramètres mentionnés aux paragraphes 1 et 2 de l'article 30.

En particulier, concernant les rejets des autres substances dangereuses, lorsque les seuils définis ci-dessous sont dépassés en contributions nettes, l'exploitant réalise les mesures suivantes :

| | Fréquence | Seuil de flux | |----------------------------------------------------------------------|------------------------------------|---------------------------| | Autre substance dangereuse visée à l'article 30-3 | Mensuelle

Trimestrielle| 100 g/j

20 g/j| | Autre substance dangereuse identifiée par une étoile à l'article 30-3| Mensuelle

Trimestrielle| 5 g/j

2 g/j |

Article 33

L'exploitant installe autour du site un réseau de mesure de la qualité des eaux souterraines constitué de puits dont le nombre, la profondeur, la disposition et la fréquence de prélèvement sont déterminés sur la base des données de l'étude demandée à l'article 14.

La surveillance peut, en fonction du contexte hydrogéologique, concerner une ou plusieurs nappes aquifères souterraines.

Pour chacun des puits et préalablement au début de l'exploitation, il doit être procédé à une analyse de référence. Le prélèvement d'échantillons doit être effectué conformément à la norme "Prélèvement d'échantillons - Eaux souterraines, ISO 5667, partie 11, 1993" et tel que prévu au document AFNOR FD X31-615 de décembre 2000.

Les paramètres à analyser dans les échantillons prélevés doivent être déterminés en fonction des polluants susceptibles d'être contenus dans le lixiviat et de la qualité des eaux souterraines.

Pendant l'exploitation, l'exploitant effectue une surveillance, au minimum semestrielle, du niveau des eaux souterraines, en périodes de hautes et basses eaux.

La fréquence d'analyse de la composition des eaux souterraines doit permettre de disposer de résultats dans un délai autorisant une intervention efficace au cas où l'analyse révélerait un changement significatif de la qualité de l'eau. La fréquence doit être déterminée sur la base de la connaissance du contexte hydrogéologique.

Pour chaque puits, les résultats d'analyse doivent être consignés dans des tableaux (éventuellement sous forme électronique) comportant les éléments nécessaires à leur évaluation (niveau d'eau, paramètres suivis, analyses de référence ...).

En cas d'évolution défavorable et significative d'un paramètre mesuré constatée par l'exploitant, l'inspection des installations classées est informée, les analyses périodiques effectuées conformément au programme de surveillance susvisé sont renouvelées pour ce qui concerne le paramètre en cause et, éventuellement, complétées par d'autres. Si l'évolution défavorable est confirmée, les mesures précisées à l'article 34 sont mises en œuvre.

Article 34

Dans le cas où une dégradation significative de la qualité des eaux souterraines est observée, l'exploitant met en œuvre un plan d'action et de surveillance renforcée.

L'exploitant adresse, à une fréquence déterminée par le préfet, un rapport circonstancié sur les observations obtenues en application du plan de surveillance renforcée.

Article 35

Les résultats des mesures demandées aux articles 31, 32 et 33 sont archivés par l'exploitant pendant une durée qui ne peut être inférieure à trente ans après apport du dernier chargement de déchets.

Article 36

Les résultats des analyses demandées aux articles ci-dessus sont communiqués à l'inspection des installations classées :

- immédiatement dans les cas prévus à l'article 34 et au dernier alinéa de l'article 33 ;

- trimestriellement pour ce qui concerne les articles 31, 32 et 33 (sauf dernier alinéa) ;

Ils sont repris dans le rapport d'activité annuel prévu à l'article 40.