Les filiales France 2 Cinéma et France 3 Cinéma ont respectivement participé à la coproduction de 40 et 32 films. A elles deux, elles ont ainsi, à investissement cumulé constant, apporté leur soutien à 10 films de plus qu'en 2017 en respectant une certaine diversité dans le type d'œuvres soutenues (comédies, adaptations littéraires, films historiques, films d'animation…). Les filiales du groupe ont financé 10 premiers films en 2018, soit trois de moins qu'en 2017.
Alors que le COM prévoyait que France Télévisions assure « une présence plus marquée du cinéma sur les antennes du groupe », le nombre de diffusions de films en 2018 (583 diffusions pour 430 films différents) a, de nouveau, connu une diminution globale s'élevant à près de 5 % sur un an (le nombre de films différents a, quant à lui, diminué de 8 %). Cette diminution résulte du recul de 11 % du nombre de diffusions sur France 3 et France 4 (391 en 2017 vs. 348 en 2018 pour ces deux chaînes) tandis que France 2, France 5 et France Ô ont assuré la diffusion d'un nombre de longs-métrages en légère hausse (220 en 2017 vs. 235 en 2018 pour ces trois chaines).
Toutefois, dans ce contexte de baisse de l'offre cinématographique, le nombre de diffusions de longs-métrages aux heures de grande écoute (20 h 30-22 h 30) est resté stable (329 en 2018).
Le recul notable de 24 % constaté sur France 3 (- 14 diffusions) a été compensé par les hausses observées sur France 2, France 4 et France 5.
La part des films EOF dans l'offre cinématographique a par ailleurs diminué sur l'ensemble des antennes en 2018, sur l'ensemble de la diffusion comme aux heures de grande écoute (hormis sur France 2 sur ce dernier périmètre). Cette baisse est particulièrement marquée sur France 3 : - 40 % aux heures de grande écoute (22 films en 2018 contre 37 en 2017).
Le projet inscrit dans le COM d'intégrer les œuvres cinématographiques à l'offre de télévision de rattrapage n'a toujours pas trouvé d'aboutissement en 2018, faute d'accord avec les organisations professionnelles du cinéma.
- Vers de nouveaux rapports avec les créateurs
Les investissements dans la production audiovisuelle dite « dépendante » se sont maintenus à un niveau proche du plafond de 25 % prévu par l'accord du 10 décembre 2015. En 2018, France Télévisions a investi 97,8 M€ dans la production non indépendante, soit 24,5 % de son obligation réglementaire (398,8 M€), contre 98,2 M€ en 2017 (représentant 24,8 % de l'obligation).
L'année 2018 a été marquée par une nette évolution de la répartition des investissements dans la production dite « dépendante » :
- les dépenses réalisées à travers la filiale de production du groupe, MFP renommée france.tv studio, se sont élevées à 42,7 M€, marquant une augmentation de 260 % par rapport à 2017 (16,4 M€). Cette augmentation est notamment liée à la production du nouveau feuilleton quotidien de France 2 Un si grand soleil. Ce montant représente 10,9 % de l'obligation totale de France Télévisions et demeure donc en retrait par rapport au plafond de 12,5 % qui s'applique au groupe ;
- les investissements réalisés au titre de l'« espace de souplesse », permettant à France Télévisions d'acquérir des droits étendus sur des œuvres de producteurs indépendants, ont représenté 55,1 M€ en 2018, contre 81,8 M€ en 2017 (- 33 %).
Par ailleurs, France Télévisions a engagé en 2018 des discussions avec les organisations professionnelles de la production audiovisuelle afin de signer un nouvel accord pour la période 2019-2022, visant à préserver les engagements d'investissement conclus pour la période 2016-2020 tout en intégrant de nouvelles dispositions. S'inscrivant dans le prolongement des objectifs du COM, les nouveaux accords signés en 2019 doivent notamment permettre à France Télévisions d'accroître ses investissements dans la production par sa filiale à hauteur de 17,5 % de son obligation et de bénéficier de droits permettant d'étendre l'exposition numérique des œuvres financées par le groupe et de renforcer la protection de son catalogue vis-à-vis des offres numériques concurrentes.
S'agissant des œuvres cinématographiques, France Télévisions a signé en 2018 l'accord relatif à la nouvelle chronologie des médias qui permettra aux télévisions gratuites de proposer des films dans un délai raccourci après leur sortie en salle.
Objectif 2 : « renforcer l'identité des chaînes »
- Une spécialisation des chaînes qui se poursuit
L'affirmation de l'identité de chacune des chaînes formant le « bouquet » décrit dans le COM s'est poursuivie en 2018, conformément aux objectifs de renforcement de la diversité des offres. Le Rapport sur l'exécution du cahier des charges de France Télévisions - Année 2018 publié par le Conseil présente de manière détaillée la programmation de chacune des antennes.
Conformément aux orientations inscrites dans le COM, France 2, France 4 et France 5 ont consolidé en 2018 leur positionnement éditorial, tout comme France 3 et France Ô, dont la spécificité doit reposer sur le renforcement de la visibilité donnée aux territoires en métropole et dans les outre-mer.
Chaîne généraliste fédératrice, France 2 a proposé une programmation présentant un caractère événementiel affirmé dans tous les genres de programmes, notamment l'information (éditions spéciales à l'occasion du mariage du prince Harry au Royaume-Uni ou de l'entrée au Panthéon de Simone Veil), le sport ou la culture (Concert de Paris, Le grand échiquier). La vocation de France 2 à « incarner la société française dans toute sa vivacité, sa diversité » a été confortée par la mise à l'antenne du nouveau feuilleton quotidien Un si grand soleil.
France 4, « chaîne de la jeunesse et de la famille », a renforcé sa programmation à destination du jeune public (+ 18 % par rapport à 2017). Celle-ci a occupé plus de la moitié de sa grille, du fait notamment de la diffusion d'un volume plus important de fiction d'animation et d'un nombre croissant de longs-métrages pour les enfants. France 4 a proposé par ailleurs des divertissements, documentaires et magazines adaptés à un public familiale (Une saison au zoo, Drôlement bêtes, les animaux en question ou Escape News).
France 5 a conservé sa programmation exigeante essentiellement composée de documentaires et de magazines, tout en renforçant son rôle en matière de culture du fait de l'ouverture de la case hebdomadaire « Passage des Arts » notamment consacrée à la diffusion de captations de spectacle vivant.
France 3, une offre de proximité renforcée
Conformément aux orientations du COM, France 3 a continué en 2018 à « affirmer davantage son identité de chaîne des régions » en accordant « une meilleure visibilité aux productions régionales ». L'indicateur 4 mesurant la part des programmes régionaux et à caractère régional dans la grille de France 3 affiche en effet une hausse de deux points, s'inscrivant ainsi dans la trajectoire inscrite dans le COM. Ces programmes ont occupé 30,4 % de la grille de la chaîne, d'après la méthodologie de calcul mise en place depuis 2017, qui exclut l'ensemble des diffusions nocturnes entre 1 heure et 6 h 30. La refonte de la programmation matinale de la chaîne intervenue en janvier 2018, prolongeant la régionalisation des matinées mise en place en septembre 2017, explique notamment cette hausse.
Indicateur 4
France 3 - Part des programmes régionaux et des programmes à caractère régional dans la grille de la chaîne de 6 h 30 à 1 heure
|2015
Réalisé|2016
Réalisé|2017
Réalisé (*)|2018
Objectif|2018
Réalisé| 2019 |2020|
|------------------|------------------|-----------------------|---------------------|--------------------|------|----|
| 25 % | 27,3 % | 28,4 % | > n-1 | 30,4 % |> n-1|35 %|
(*) Depuis 2017, l'indicateur prend exclusivement en compte les diffusions de programmes intervenues entre 6 h 30 et 1 heure.
Source : France Télévisions / CSA - Direction des programmes
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