Il n'a pas de valeur légale et peut contenir des erreurs.
Hausse rapide de la dette public français
- Du fait de la hausse des taux longs et du niveau d'endettement, la charge de la dette des administrations publiques progresserait fortement en 2024 et 2025 pour atteindre 2,2 points de PIB (soit 67 Md€ courants) en 2025 dans la prévision du Gouvernement, contre 1,9 point de PIB en 2023 (soit 53 Md€ courants). Il est cependant possible, notamment si le solde public s'avérait plus élevé que prévu en 2025, que la perception par les marchés financiers des risques pesant sur la trajectoire budgétaire se dégrade, ce qui ferait alors grimper les taux d'intérêt et la charge de la dette.
- Le ratio de la dette au PIB de la France a grimpé de 3 points en 2024 pour atteindre 113 points de PIB, dépassant désormais de plus de 50 points de PIB celui de l'Allemagne.
- Selon les prévisions du Gouvernement, le ratio de la dette au PIB progresserait à nouveau fortement en 2025 (+ 3 points de PIB), au même rythme qu'en 2024. Il dépasserait ainsi cette année, à plus de 116 points de PIB, le point haut atteint lors de la crise sanitaire. Le HCFP considère qu'il pourrait être un peu supérieur à ce que prévoit le Gouvernement, la prévision de PIB en valeur étant un peu élevée et celle de déficit étant fragilisée par des risques de dépassement.
d. Les perspectives pour 2026-29
- Au-delà de 2025, le scénario de finances publiques n'est pas détaillé et ne se prête pas à une réelle appréciation au-delà de commentaires généraux.
- Selon la présentation communiquée par les administrations, le déficit serait réduit à 4,6 points de PIB en 2026 puis continuerait à baisser jusqu'à moins de 3 % en 2029. L'ajustement structurel primaire serait important en 2026 (+ 0,9 point de PIB), puis de l'ordre de + 0,7 point par an. Cet ajustement se traduit par un engagement sur l'évolution de la dépense primaire nette (cf. infra).
- Les mesures nécessaires à l'atteinte de ces objectifs restent entièrement à préciser et à crédibiliser. Elles supposent des économies accrues par rapport à celles prévues en 2025, où une part significative de l'effort provient de recettes temporaires et alors que des dépenses supplémentaires pourraient être consenties dans le secteur de la défense.
- L'atteinte de ces objectifs de solde, indispensable pour garder le contrôle de nos finances publiques conformément à nos engagements, requiert des mesures d'économies structurelles et la poursuite des réformes favorables à la croissance, tout en finançant les investissements nécessaires. Elle suppose aussi un effort partagé de maitrise de la dépense par toutes les administrations publiques, nationales, sociales et locales.
- Selon les prévisions du Gouvernement, le ratio de la dette au PIB continuerait de croître en 2026 et 2027, pour atteindre un point haut à 118,1 points de PIB. Le déficit public resterait en effet très creusé (4,3 en moyenne sur ces deux ans) et supérieur au déficit stabilisant la dette (3,3 points de PIB en moyenne). L'infléchissement du ratio de la dette publique au PIB ne débuterait qu'à partir de 2028. A l'horizon 2029, il resterait toutefois supérieur de plus de 4 points au niveau atteint en 2024 pour s'établir à 117,2 points de PIB.
- La trajectoire d'endettement est légèrement dégradée par rapport à celle du PSMT présenté en octobre dernier du fait d'un endettement plus élevé que prévu en 2024 et d'une consolidation plus tardive. La prévision du ratio de dette publique au PIB à l'horizon 2027 du présent rapport d'avancement se situe ainsi 1,7 point de PIB au-dessus de celle du PSMT et 10 points de PIB au-dessus de celle de la LPFP promulguée il y a seulement un an et demi.
Graphique 5. - Ratio de la dette publique au PIB (en %)
Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du JO
nº 0092 du 17/04/2025, texte nº 99
Note. - En base 2020 des comptes nationaux sauf la LPFP en base 2014.
Sources : INSEE, LPFP 2023-2027, Programme de stabilité 2024-2027, PSMT 2024-2029, RAA 2025 du PSMT.
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