JORF n°0092 du 17 avril 2025

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Résumé
Mots-clés : Finance publique Déficit public Dette nationale
  1. Le Haut Conseil indiquait dans son avis sur le projet de loi de finances amendé pour 2025 que la cible de dépense publique laissait peu de marges à l'Etat pour le financement de dépenses imprévues. L'effort annoncé de 5 Md€ supplémentaires, qui porte sur les administrations publiques centrales, accroît ce caractère ambitieux en l'absence d'économies structurelles, et compte tenu du contexte qui pourrait conduire à de nouvelles dépenses, notamment dans le secteur de la défense.
  2. En matière de dépenses, le Gouvernement table pour 2025 sur une évolution ramenée à 1,3 % en volume, moins élevée qu'en 2024 mais ne permettant pas de réduire le poids des dépenses publiques dans le PIB. L'effort d'économie à proprement parler porte quasi-intégralement sur l'Etat, et serait du reste accru pour ce dernier par des mesures supplémentaires de gel annoncées. L'insuffisance des mécanismes permettant de piloter l'ensemble de la dépense publique fragilise la prévision d'exécution.
  3. Au total, en l'état des informations conjoncturelles et compte tenu d'une exécution en 2024 légèrement moins dégradée qu'attendu en janvier (déficit de 5,8 points de PIB en 2024 au lieu de 6,0 points), le Haut Conseil estime que la prévision de déficit public pour 2025 (5,4 points de PIB) peut être tenue mais est loin d'être acquise. Elle requiert une stricte maîtrise des dépenses directement pilotables par l'Etat ainsi que la tenue des dépenses sociales, et que le ralentissement récent de la dépense des collectivités locales se confirme. Les marges de sécurité et les capacités de réaction en cas de nouveau choc défavorable apparaissent très limitées. La dette publique progresserait en outre encore de 3 points de PIB en 2025.

c. La dette publique

  1. En 2020, le ratio de la dette au PIB avait augmenté très fortement de 17 points pour atteindre 115 points de PIB, du fait des mesures exceptionnelles prises par les pouvoirs publics en réponse à la crise sanitaire. Malgré des soldes particulièrement creusés entre 2021 et 2023 (- 5,6 points de PIB en moyenne), le ratio de la dette publique au PIB a diminué de 5 points entre 2020 et 2023, pour s'établir à 110 points de PIB en 2023, bénéficiant à son dénominateur d'une progression importante du PIB en valeur du fait de la forte augmentation des prix. Le mouvement de désendettement a cependant été plus important chez la majorité de nos partenaires européens sur la période.
  2. A rebours des trois dernières années, en 2024, le ratio de dette publique a grimpé de 3 points, pour atteindre 113 points de PIB : au numérateur, le déficit public a été très creusé, tandis qu'au dénominateur, l'impact mécanique favorable de la croissance nominale s'est fortement amoindri. Le déficit stabilisant la dette s'est établi à 3,7 points de PIB en 2024 (contre 6,8 points en 2023, cf. tableau).
  3. A titre de comparaison, le ratio de la dette au PIB a légèrement diminué en Allemagne (de 0,4 point de PIB) en 2024, pour s'établir à 62,5 points de PIB, alors que notre principal partenaire a connu une deuxième année de récession économique. Ainsi, l'écart entre les ratios d'endettement de la France et de l'Allemagne dépasse désormais 50 points de PIB, alors qu'ils étaient au même niveau il y a vingt ans.
  4. Selon les prévisions du Gouvernement, le ratio de la dette au PIB continuerait de croître au même rythme en 2025 (+ 3 points), porté par l'écart entre le déficit et le déficit stabilisant la dette. Le ratio de la dette au PIB devrait ainsi dépasser cette année, à 116,2 points de PIB, le point haut atteint en 2020 lors de la crise sanitaire.

Tableau 7. - Dette et déficit publics

| En points de PIB | 2023 | 2024 | 2025 | |:----------------------------------------------------------|:----:|:----:|:----:| | Déficit public (a) | 5,4 | 5,8 | 5,4 | | Déficit stabilisant la dette (b) | 6,8 | 3,7 | 2,4 | |Écart entre déficit et déficit stabilisant la dette (a - b)|- 1,4|+ 2,1|+ 3,0| | Dette publique |109,8 |113,0 |116,2 |

Sources : RAA 2025 du PSMT.


Historique des versions

Version 1

66. Le Haut Conseil indiquait dans son avis sur le projet de loi de finances amendé pour 2025 que la cible de dépense publique laissait peu de marges à l'Etat pour le financement de dépenses imprévues. L'effort annoncé de 5 Md€ supplémentaires, qui porte sur les administrations publiques centrales, accroît ce caractère ambitieux en l'absence d'économies structurelles, et compte tenu du contexte qui pourrait conduire à de nouvelles dépenses, notamment dans le secteur de la défense.

67. En matière de dépenses, le Gouvernement table pour 2025 sur une évolution ramenée à 1,3 % en volume, moins élevée qu'en 2024 mais ne permettant pas de réduire le poids des dépenses publiques dans le PIB. L'effort d'économie à proprement parler porte quasi-intégralement sur l'Etat, et serait du reste accru pour ce dernier par des mesures supplémentaires de gel annoncées. L'insuffisance des mécanismes permettant de piloter l'ensemble de la dépense publique fragilise la prévision d'exécution.

68. Au total, en l'état des informations conjoncturelles et compte tenu d'une exécution en 2024 légèrement moins dégradée qu'attendu en janvier (déficit de 5,8 points de PIB en 2024 au lieu de 6,0 points), le Haut Conseil estime que la prévision de déficit public pour 2025 (5,4 points de PIB) peut être tenue mais est loin d'être acquise. Elle requiert une stricte maîtrise des dépenses directement pilotables par l'Etat ainsi que la tenue des dépenses sociales, et que le ralentissement récent de la dépense des collectivités locales se confirme. Les marges de sécurité et les capacités de réaction en cas de nouveau choc défavorable apparaissent très limitées. La dette publique progresserait en outre encore de 3 points de PIB en 2025.

c. La dette publique

69. En 2020, le ratio de la dette au PIB avait augmenté très fortement de 17 points pour atteindre 115 points de PIB, du fait des mesures exceptionnelles prises par les pouvoirs publics en réponse à la crise sanitaire. Malgré des soldes particulièrement creusés entre 2021 et 2023 (- 5,6 points de PIB en moyenne), le ratio de la dette publique au PIB a diminué de 5 points entre 2020 et 2023, pour s'établir à 110 points de PIB en 2023, bénéficiant à son dénominateur d'une progression importante du PIB en valeur du fait de la forte augmentation des prix. Le mouvement de désendettement a cependant été plus important chez la majorité de nos partenaires européens sur la période.

70. A rebours des trois dernières années, en 2024, le ratio de dette publique a grimpé de 3 points, pour atteindre 113 points de PIB : au numérateur, le déficit public a été très creusé, tandis qu'au dénominateur, l'impact mécanique favorable de la croissance nominale s'est fortement amoindri. Le déficit stabilisant la dette s'est établi à 3,7 points de PIB en 2024 (contre 6,8 points en 2023, cf. tableau).

71. A titre de comparaison, le ratio de la dette au PIB a légèrement diminué en Allemagne (de 0,4 point de PIB) en 2024, pour s'établir à 62,5 points de PIB, alors que notre principal partenaire a connu une deuxième année de récession économique. Ainsi, l'écart entre les ratios d'endettement de la France et de l'Allemagne dépasse désormais 50 points de PIB, alors qu'ils étaient au même niveau il y a vingt ans.

72. Selon les prévisions du Gouvernement, le ratio de la dette au PIB continuerait de croître au même rythme en 2025 (+ 3 points), porté par l'écart entre le déficit et le déficit stabilisant la dette. Le ratio de la dette au PIB devrait ainsi dépasser cette année, à 116,2 points de PIB, le point haut atteint en 2020 lors de la crise sanitaire.

Tableau 7. - Dette et déficit publics

En points de PIB

2023

2024

2025

Déficit public (a)

5,4

5,8

5,4

Déficit stabilisant la dette (b)

6,8

3,7

2,4

Écart entre déficit et déficit stabilisant la dette (a - b)

- 1,4

+ 2,1

+ 3,0

Dette publique

109,8

113,0

116,2

Sources : RAA 2025 du PSMT.