- Par rapport au PLF initial, le déficit prévu pour 2025 est révisé à la hausse de 0,4 point de PIB. À l'inverse, le déficit stabilisant la dette est revu à la baisse de 0,6 point, du fait de la révision à la baisse de la croissance du PIB en valeur. La variation de l'endettement entre 2024 et 2025 est ainsi révisée à la hausse de 1,0 point de PIB. Du fait d'une prévision un peu plus basse du ratio de la dette publique au PIB en 2024 (- 0,3 point de PIB), la prévision du ratio de dette pour 2025 est révisée au total à la hausse de 0,7 point de PIB par rapport au PLF initial.
- La trajectoire d'endettement est ainsi nettement dégradée par rapport à celle de la loi de programmation des finances publiques, promulguée il y a un peu plus d'un an en décembre 2023. La prévision pour 2025 du PLF amendé se situe ainsi près de 6 points de PIB au-dessus de celle de la LPFP.
- Du fait de la hausse du niveau d'endettement et des taux longs, la charge de la dette des administrations publiques progresserait fortement en 2024 et 2025 pour atteindre 2,2 points de PIB (soit près de 67 Md€ courants) en 2025, contre 1,9 point de PIB en 2023 (soit 53 Md€ courants), dans la prévision du Gouvernement. Il est cependant possible, notamment si le solde public s'avérait plus élevé que prévu en 2025, que la perception par les marchés financiers des risques pesant sur la trajectoire budgétaire se dégrade, ce qui ferait alors grimper les taux d'intérêt et la charge de la dette. Ce type de risque a tendance à présenter un caractère non linéaire, avec parfois des dégradations des résultats de finances publiques d'ampleur limitée entraînant de forts mouvements de taux, notamment en cas de franchissement de certains seuils de notation financière.
- Globalement, alors que le niveau d'endettement est révisé à la hausse par rapport au PLF initial et les taux à la baisse, la prévision de charge de la dette des administrations publiques pour 2025 est révisée à la baisse de 2,2 Md€ par rapport à octobre dernier du fait de l'assouplissement plus important qu'escompté de la politique monétaire en zone euro.
- Malgré une légère baisse du ratio de dette au PIB en valeur entre 2020 et 2023, la France a vu sa position d'endettement relatif au sein de la zone euro se dégrader au cours des dernières années pour devenir le troisième pays le plus endetté de la zone derrière la Grèce et l'Italie. Selon les prévisions du Gouvernement, le ratio de la dette au PIB progresserait à nouveau fortement en 2024 et 2025, pour dépasser cette année, à plus de 115 points de PIB, le point haut atteint lors de la crise sanitaire.
- Le Haut Conseil constate que la trajectoire d'endettement est nettement dégradée par rapport à celle de la LPFP, promulguée il y a un peu plus d'un an en décembre 2023. La prévision pour 2025 du PLF amendé se situe ainsi près de 6 points de PIB au-dessus de celle de la LPFP.
- Le ratio de la dette au PIB en 2025 pourrait être un peu supérieur à ce que prévoit le Gouvernement, la prévision de PIB en valeur étant un peu élevée et celle de déficit étant affectée de risques de dépassement.
- La soutenabilité à moyen terme des finances publiques appelle donc des efforts immédiats et soutenus dans la durée. Pour garder le contrôle de ses finances publiques, tout en finançant les investissements prioritaires et en veillant à ne pas affecter son potentiel de croissance, la France doit toujours viser le retour du déficit sous 3 points de PIB en 2029 prévu dans le plan budgétaire et structurel à moyen terme, ce qui suppose de rattraper au cours des prochaines années le retard qui s'annonce en 2025 par rapport à l'ajustement initialement prévu.
Le présent avis sera publié au Journal officiel de la République française et transmis au Parlement.
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