JORF n°0259 du 6 novembre 2021

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Impact des prix du pétrole sur les prévisions économiques du gouvernement en 2022

Résumé Si le prix du pétrole reste plus élevé, cela pourrait augmenter l'inflation, réduire la croissance économique et augmenter le déficit public en 2022.
  1. Dans son avis sur les PLF et PLFSS pour 2022, le Haut Conseil avait jugé la prévision d'inflation du Gouvernement réaliste pour 2021 et 2022. Les prix de l'énergie ont toutefois nettement augmenté depuis lors, ce qui, toutes choses égales par ailleurs, devrait conduire à réviser en hausse la prévision pour 2022. Ainsi, le prix du baril de Brent s'est établi, en octobre 2021, 15 $ environ au-dessus du niveau retenu par le Gouvernement dans sa prévision (84 $ contre 69 $), ce qui, selon les simulations présentées par le Gouvernement dans le Programme de stabilité d'avril 2021, conduirait à augmenter le niveau des prix de près de 0,5 point en 2022 (voir encadré ci-dessous) si le baril devait se maintenir à ce niveau sur l'ensemble de l'horizon de prévision. Le relèvement de la prévision de croissance et l'amélioration du marché du travail plus forte que prévu dans la prévision initiale associée au PLF pour 2022 sont par ailleurs de nature à accroître l'inflation sous-jacente en 2022 par rapport à cette prévision. La publication par l'Insee, des résultats provisoires de l'indice des prix, le 29 octobre soit après la date de saisine, confirme la tendance haussière de l'inflation et fait peser un risque de léger dépassement de la prévision d'inflation pour 2021.
  2. Le Haut Conseil estime que la prévision d'inflation du Gouvernement est plausible pour 2021, mais que celle pour 2022, inchangée en dépit de la hausse des prix de l'énergie et de la nette amélioration du marché du travail enregistrées depuis le PLF initial, semble en revanche trop basse.

Quel impact sur la prévision d'un prix du pétrole plus élevé ?

Le prix du pétrole fait partie des paramètres importants de la prévision macroéconomique et budgétaire. Une variation du prix du pétrole a des effets sur les finances publiques, de manière directe à travers la fiscalité énergétique, et de manière plus indirecte, par ses effets sur les comportements des agents économiques (consommation des ménages, notamment de carburant, coûts et prix des entreprises, etc.).
Lors de l'élaboration de ses prévisions économiques, la direction générale du Trésor fait usuellement l'hypothèse que les prix pétroliers se stabilisent, en prévision, à leur niveau le plus récent. Ce choix conventionnel résulte de la difficulté à prévoir l'évolution des cours pétroliers et est partagé par de nombreuses institutions.
Le Gouvernement n'a pas modifié sa prévision d'inflation dans le cadrage macroéconomique révisé pour le PLF pour 2022 et a en particulier conservé l'hypothèse de prix du pétrole sous-jacente au cadrage initial présenté en septembre, à 69 $ le baril de Brent, correspondant au niveau moyen du mois d'août. Or celui-ci se situe désormais autour de 84 $ le baril en moyenne depuis début octobre, soit près de 15 $ de plus (1).
Il est possible de donner une estimation, toutes choses égales par ailleurs, de l'impact qu'aurait sur la prévision du Gouvernement l'ajustement des prix pétroliers à leur niveau d'octobre, en s'appuyant sur les simulations présentées dans le programme de stabilité d'avril 2021, qui détaillent les conséquences sur le scénario du Gouvernement d'une hypothèse différente de prix du pétrole, à partir du modèle Mésange, développé par l'Insee et la direction générale du Trésor (2).
L'effet sur les grands agrégats macroéconomiques, bien que modeste, n'est pas pour autant négligeable : toutes choses égales par ailleurs, l'actualisation du scénario de prix du pétrole conduirait à revoir sur la première année à la hausse de 0,5 point l'inflation, à la baisse de 0,2 point la croissance du PIB et à la hausse d'un dixième du déficit public en lien avec la perte de PIB. Les nouvelles mesures, intégrées dans le PLF pour 2022 révisé, destinées à compenser les effets de l'inflation énergétique sur le pouvoir d'achat des ménages, atténuent quelque peu son impact sur le PIB, mais accroissent le déficit public.

Tableau : impact d'une hausse du prix du pétrole en moyenne sur l'année de 15 $ par baril

| |Hausse de 15 $| |---------------------------|--------------| | Effet sur le PIB | -0,2 | | Effet sur l'inflation | +0,5 | |Effet sur le solde primaire| -0,1 |

Note : impacts calculés à partir de la variante « hausse du prix du pétrole de 10 $ », sur la première année, arrondis au dixième.
Source : programme de stabilité d'avril 2021


Historique des versions

Version 1

13. Dans son avis sur les PLF et PLFSS pour 2022, le Haut Conseil avait jugé la prévision d'inflation du Gouvernement réaliste pour 2021 et 2022. Les prix de l'énergie ont toutefois nettement augmenté depuis lors, ce qui, toutes choses égales par ailleurs, devrait conduire à réviser en hausse la prévision pour 2022. Ainsi, le prix du baril de Brent s'est établi, en octobre 2021, 15 $ environ au-dessus du niveau retenu par le Gouvernement dans sa prévision (84 $ contre 69 $), ce qui, selon les simulations présentées par le Gouvernement dans le Programme de stabilité d'avril 2021, conduirait à augmenter le niveau des prix de près de 0,5 point en 2022 (voir encadré ci-dessous) si le baril devait se maintenir à ce niveau sur l'ensemble de l'horizon de prévision. Le relèvement de la prévision de croissance et l'amélioration du marché du travail plus forte que prévu dans la prévision initiale associée au PLF pour 2022 sont par ailleurs de nature à accroître l'inflation sous-jacente en 2022 par rapport à cette prévision. La publication par l'Insee, des résultats provisoires de l'indice des prix, le 29 octobre soit après la date de saisine, confirme la tendance haussière de l'inflation et fait peser un risque de léger dépassement de la prévision d'inflation pour 2021.

14. Le Haut Conseil estime que la prévision d'inflation du Gouvernement est plausible pour 2021, mais que celle pour 2022, inchangée en dépit de la hausse des prix de l'énergie et de la nette amélioration du marché du travail enregistrées depuis le PLF initial, semble en revanche trop basse.

Quel impact sur la prévision d'un prix du pétrole plus élevé ?

Le prix du pétrole fait partie des paramètres importants de la prévision macroéconomique et budgétaire. Une variation du prix du pétrole a des effets sur les finances publiques, de manière directe à travers la fiscalité énergétique, et de manière plus indirecte, par ses effets sur les comportements des agents économiques (consommation des ménages, notamment de carburant, coûts et prix des entreprises, etc.).

Lors de l'élaboration de ses prévisions économiques, la direction générale du Trésor fait usuellement l'hypothèse que les prix pétroliers se stabilisent, en prévision, à leur niveau le plus récent. Ce choix conventionnel résulte de la difficulté à prévoir l'évolution des cours pétroliers et est partagé par de nombreuses institutions.

Le Gouvernement n'a pas modifié sa prévision d'inflation dans le cadrage macroéconomique révisé pour le PLF pour 2022 et a en particulier conservé l'hypothèse de prix du pétrole sous-jacente au cadrage initial présenté en septembre, à 69 $ le baril de Brent, correspondant au niveau moyen du mois d'août. Or celui-ci se situe désormais autour de 84 $ le baril en moyenne depuis début octobre, soit près de 15 $ de plus (1).

Il est possible de donner une estimation, toutes choses égales par ailleurs, de l'impact qu'aurait sur la prévision du Gouvernement l'ajustement des prix pétroliers à leur niveau d'octobre, en s'appuyant sur les simulations présentées dans le programme de stabilité d'avril 2021, qui détaillent les conséquences sur le scénario du Gouvernement d'une hypothèse différente de prix du pétrole, à partir du modèle Mésange, développé par l'Insee et la direction générale du Trésor (2).

L'effet sur les grands agrégats macroéconomiques, bien que modeste, n'est pas pour autant négligeable : toutes choses égales par ailleurs, l'actualisation du scénario de prix du pétrole conduirait à revoir sur la première année à la hausse de 0,5 point l'inflation, à la baisse de 0,2 point la croissance du PIB et à la hausse d'un dixième du déficit public en lien avec la perte de PIB. Les nouvelles mesures, intégrées dans le PLF pour 2022 révisé, destinées à compenser les effets de l'inflation énergétique sur le pouvoir d'achat des ménages, atténuent quelque peu son impact sur le PIB, mais accroissent le déficit public.

Tableau : impact d'une hausse du prix du pétrole en moyenne sur l'année de 15 $ par baril

Hausse de 15 $

Effet sur le PIB

-0,2

Effet sur l'inflation

+0,5

Effet sur le solde primaire

-0,1

Note : impacts calculés à partir de la variante « hausse du prix du pétrole de 10 $ », sur la première année, arrondis au dixième.

Source : programme de stabilité d'avril 2021