JORF n°0096 du 24 avril 2024

  1. Si la prévision de croissance du Gouvernement 1,4 % pour 2025 s'inscrit dans la fourchette haute des estimations disponibles (entre 1,2 % pour l'OCDE, Rexecode et l'OFCE et 1,4 % pour le FMI), celle pour la période 2026-2027 (1,7 % puis 1,8 %) est plus optimiste que les prévisions aujourd'hui disponibles, qui vont de 0,5 % pour la Commission européenne à 1,5 % dans la prévision d'avril 2024 du FMI et s'établissent à 1,3 % selon le Consensus Forecasts d'avril 2024.
  2. En outre, cette prévision pose un double problème. D'une part, elle implique le maintien sur une longue période (8 ans) d'un écart de production négatif, une configuration qui ne s'observe jamais dans les évaluations ex post de l'écart de production.
  3. Ensuite, ce scénario de croissance est peu cohérent avec le scénario de finances publiques associé. L'effort inscrit dans le scénario sur les années de 2025 à 2027 ne manquerait pas de peser, à court terme, sur l'activité économique et la prévision de croissance du programme de stabilité ne peut être atteinte que sous des hypothèses très favorables, notamment sur le taux d'épargne et l'environnement international, qui sont possibles mais peu probables.
  4. Le scénario de croissance du Gouvernement repose ainsi sur une reprise très dynamique de la dépense de consommation finale des ménages (+1,6 % en 2025, +2 % en 2026 et +2,2 % en 2027). Cette forte hausse, nettement supérieure à celle enregistrée au cours des années précédant la crise sanitaire (+1 % en moyenne entre 2010 et 2019), résulterait à la fois d'un redressement du pouvoir d'achat lié aux hypothèses optimistes sur l'emploi et les gains de productivité qui ont servi à construire le scénario de croissance potentielle, et comme il a été indiqué au Haut Conseil lors de l'audition des administrations, une hypothèse volontariste de baisse du taux d'épargne. À cet égard, il est regrettable que les éléments qui lui ont été transmis ne lui permettent pas de retracer précisément l'impact sur le scénario macroéconomique de l'ajustement des finances publiques.

Graphique 9. - Consommation finales effective des ménages (en volume)
Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du JO
nº 0096 du 24/04/2024, texte nº 73

Source : Insee


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68. Si la prévision de croissance du Gouvernement 1,4 % pour 2025 s'inscrit dans la fourchette haute des estimations disponibles (entre 1,2 % pour l'OCDE, Rexecode et l'OFCE et 1,4 % pour le FMI), celle pour la période 2026-2027 (1,7 % puis 1,8 %) est plus optimiste que les prévisions aujourd'hui disponibles, qui vont de 0,5 % pour la Commission européenne à 1,5 % dans la prévision d'avril 2024 du FMI et s'établissent à 1,3 % selon le Consensus Forecasts d'avril 2024.

69. En outre, cette prévision pose un double problème. D'une part, elle implique le maintien sur une longue période (8 ans) d'un écart de production négatif, une configuration qui ne s'observe jamais dans les évaluations ex post de l'écart de production.

70. Ensuite, ce scénario de croissance est peu cohérent avec le scénario de finances publiques associé. L'effort inscrit dans le scénario sur les années de 2025 à 2027 ne manquerait pas de peser, à court terme, sur l'activité économique et la prévision de croissance du programme de stabilité ne peut être atteinte que sous des hypothèses très favorables, notamment sur le taux d'épargne et l'environnement international, qui sont possibles mais peu probables.

71. Le scénario de croissance du Gouvernement repose ainsi sur une reprise très dynamique de la dépense de consommation finale des ménages (+1,6 % en 2025, +2 % en 2026 et +2,2 % en 2027). Cette forte hausse, nettement supérieure à celle enregistrée au cours des années précédant la crise sanitaire (+1 % en moyenne entre 2010 et 2019), résulterait à la fois d'un redressement du pouvoir d'achat lié aux hypothèses optimistes sur l'emploi et les gains de productivité qui ont servi à construire le scénario de croissance potentielle, et comme il a été indiqué au Haut Conseil lors de l'audition des administrations, une hypothèse volontariste de baisse du taux d'épargne. À cet égard, il est regrettable que les éléments qui lui ont été transmis ne lui permettent pas de retracer précisément l'impact sur le scénario macroéconomique de l'ajustement des finances publiques.

Graphique 9. - Consommation finales effective des ménages (en volume)

Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du JO

nº 0096 du 24/04/2024, texte nº 73

Source : Insee