JORF n°0224 du 27 septembre 2022

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Prévisions économiques et inflation pour 2022 et 2023

Résumé Les prévisions économiques pour 2022 et 2023 sont incertaines à cause de la guerre et d'autres problèmes.
  1. La prévision de croissance du Gouvernement pour 2023 repose sur l'hypothèse d'une consommation qui resterait bien orientée (+1,4 %), soutenue par les mesures en faveur du pouvoir d'achat et une légère baisse du taux d'épargne (16,3 % contre 16,7 % en 2022). Cette évolution n'est pas acquise dans un contexte marqué par un fort niveau d'incertitude, une confiance des ménages à des niveaux historiquement bas et un taux de rémunération de l'épargne en hausse.
  2. La stabilisation prévue de l'investissement (+0,1 %) paraît également fragile. Elle suppose, d'une part, que l'investissement des entreprises continue à progresser (+0,9 %) malgré des perspectives de demande peu dynamiques et le durcissement des conditions de financement et que, d'autre part, celui des ménages n'enregistre qu'une faible baisse (-0,9 %) alors même que les taux d'intérêt sont en forte hausse sur les douze derniers mois (de l'ordre de 200 points de base pour les taux longs nominaux et de 150 points de base pour les taux longs réels) et que l'accès au crédit immobilier devient plus difficile.
  3. Enfin, les échanges extérieurs décéléreraient parallèlement à l'économie mondiale avec une contribution à la croissance française qui serait nulle. Le ralentissement économique de nos principaux partenaires commerciaux pourrait toutefois être plus prononcé qu'anticipé dans le scénario international du Gouvernement, en raison de la baisse du pouvoir d'achat des ménages résultant de la forte inflation et de l'accentuation du resserrement des politiques monétaires. L'évolution des exportations françaises serait alors plus défavorable.
  4. La prévision de croissance du Gouvernement est par ailleurs entourée d'aléas baissiers importants. Le principal est lié à l'évolution du conflit en Ukraine et à ses conséquences. Le scénario du Gouvernement n'intègre pas de difficulté majeure en matière énergétique, et notamment de rupture d'approvisionnement de gaz en France ou chez nos partenaires européens. Il repose également sur l'hypothèse d'une décélération modérée de l'économie mondiale et n'intègre pas la perspective d'une récession qui pourrait résulter de tensions énergétiques ou d'un durcissement brutal des conditions financières. Enfin, des conditions sanitaires défavorables liées à un rebond épidémique ou la persistance de difficultés dans les chaînes de production et d'approvisionnement ne peuvent être exclues.
  5. Le Haut Conseil considère que l'hypothèse de croissance du Gouvernement pour 2022 (+ 2,7 %), révisée en hausse depuis la présentation du programme de stabilité, à la suite de la publication des comptes nationaux pour le deuxième trimestre meilleurs qu'attendu, est plausible.
  6. Il relève la forte incertitude que font peser la situation géopolitique et le durcissement quasi général des politiques monétaires sur les perspectives de croissance pour 2023. Il estime que la prévision du Gouvernement (+ 1,0 %), supérieure à celle de la majorité des prévisionnistes du fait de plusieurs hypothèses fragiles, est un peu élevée.
    b) La hausse des prix à la consommation :
  7. Selon le Gouvernement, la progression de l'indice des prix à la consommation serait de 5,3 % en moyenne annuelle en 2022. Elle était attendue à 5,0 % dans le PLFR1 pour 2022. Cette révision s'explique notamment par une progression plus soutenue des prix des services qu'anticipé par le Gouvernement au moment du PLFR1 pour 2022.
  8. La hausse attendue en 2022 de l'indice sous-jacent (4,1 % en moyenne annuelle) suppose une progression de ce dernier de 0,5 % en rythme mensuel jusqu'à décembre, similaire à celle observée au cours des six derniers mois et cohérente avec l'environnement actuel. La poursuite de la transmission des hausses de coûts de production aux prix à la consommation, la dépréciation récente de l'euro et les tensions sur les recrutements soutiendront l'inflation, la suppression de la contribution à l'audiovisuel public venant à l'inverse limiter quelque peu la hausse des prix des services.
  9. La prévision d'inflation pour 2022 est, dans ce contexte, jugée crédible par le Haut Conseil. Elle est proche des autres prévisions disponibles pour 2022 et est cohérente avec l'acquis à l'issue du mois d'août, qui atteint 5,2 %. Elle reste toutefois dépendante de l'évolution qui sera observée jusqu'à la fin de l'année des prix pétroliers, volatils sur la période récente.
  10. L'inflation attendue en 2023 a été révisée en forte hausse, à 4,2 % en moyenne annuelle contre 3,2 % dans le programme de stabilité. La dispersion des prévisions disponibles pour 2023 est importante, reflétant la forte incertitude associée à cet exercice. La prévision du Gouvernement est plus élevée que celle du Consensus Forecasts de septembre (3,6 %), mais inférieure à celles de l'OFCE (4,5 %) et de Rexecode (4,8 %).

Tableau 4 : prévisions d'inflation (IPC sauf mention contraire) pour 2022 et 2023 en moyenne annuelle en %

| |Date de publication|2022|2023| |-------------------|-------------------|----|----| | Insee | 7 septembre |5,3 | | | Rexecode | 9 septembre |5,3 |4,8 | |Consensus Forecasts| 12 septembre |5,5 |3,6 | | Banque de France | 14 septembre |5,2 |4,2 | | OFCE | 14 septembre |5,2 |4,5 | | Gouvernement | 15 septembre |5,3 |4,2 |

Source : Projet de loi de finances pour 2023, prévisions des organismes et instituts de conjoncture.


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Version 1

25. La prévision de croissance du Gouvernement pour 2023 repose sur l'hypothèse d'une consommation qui resterait bien orientée (+1,4 %), soutenue par les mesures en faveur du pouvoir d'achat et une légère baisse du taux d'épargne (16,3 % contre 16,7 % en 2022). Cette évolution n'est pas acquise dans un contexte marqué par un fort niveau d'incertitude, une confiance des ménages à des niveaux historiquement bas et un taux de rémunération de l'épargne en hausse.

26. La stabilisation prévue de l'investissement (+0,1 %) paraît également fragile. Elle suppose, d'une part, que l'investissement des entreprises continue à progresser (+0,9 %) malgré des perspectives de demande peu dynamiques et le durcissement des conditions de financement et que, d'autre part, celui des ménages n'enregistre qu'une faible baisse (-0,9 %) alors même que les taux d'intérêt sont en forte hausse sur les douze derniers mois (de l'ordre de 200 points de base pour les taux longs nominaux et de 150 points de base pour les taux longs réels) et que l'accès au crédit immobilier devient plus difficile.

27. Enfin, les échanges extérieurs décéléreraient parallèlement à l'économie mondiale avec une contribution à la croissance française qui serait nulle. Le ralentissement économique de nos principaux partenaires commerciaux pourrait toutefois être plus prononcé qu'anticipé dans le scénario international du Gouvernement, en raison de la baisse du pouvoir d'achat des ménages résultant de la forte inflation et de l'accentuation du resserrement des politiques monétaires. L'évolution des exportations françaises serait alors plus défavorable.

28. La prévision de croissance du Gouvernement est par ailleurs entourée d'aléas baissiers importants. Le principal est lié à l'évolution du conflit en Ukraine et à ses conséquences. Le scénario du Gouvernement n'intègre pas de difficulté majeure en matière énergétique, et notamment de rupture d'approvisionnement de gaz en France ou chez nos partenaires européens. Il repose également sur l'hypothèse d'une décélération modérée de l'économie mondiale et n'intègre pas la perspective d'une récession qui pourrait résulter de tensions énergétiques ou d'un durcissement brutal des conditions financières. Enfin, des conditions sanitaires défavorables liées à un rebond épidémique ou la persistance de difficultés dans les chaînes de production et d'approvisionnement ne peuvent être exclues.

29. Le Haut Conseil considère que l'hypothèse de croissance du Gouvernement pour 2022 (+ 2,7 %), révisée en hausse depuis la présentation du programme de stabilité, à la suite de la publication des comptes nationaux pour le deuxième trimestre meilleurs qu'attendu, est plausible.

30. Il relève la forte incertitude que font peser la situation géopolitique et le durcissement quasi général des politiques monétaires sur les perspectives de croissance pour 2023. Il estime que la prévision du Gouvernement (+ 1,0 %), supérieure à celle de la majorité des prévisionnistes du fait de plusieurs hypothèses fragiles, est un peu élevée.

b) La hausse des prix à la consommation :

31. Selon le Gouvernement, la progression de l'indice des prix à la consommation serait de 5,3 % en moyenne annuelle en 2022. Elle était attendue à 5,0 % dans le PLFR1 pour 2022. Cette révision s'explique notamment par une progression plus soutenue des prix des services qu'anticipé par le Gouvernement au moment du PLFR1 pour 2022.

32. La hausse attendue en 2022 de l'indice sous-jacent (4,1 % en moyenne annuelle) suppose une progression de ce dernier de 0,5 % en rythme mensuel jusqu'à décembre, similaire à celle observée au cours des six derniers mois et cohérente avec l'environnement actuel. La poursuite de la transmission des hausses de coûts de production aux prix à la consommation, la dépréciation récente de l'euro et les tensions sur les recrutements soutiendront l'inflation, la suppression de la contribution à l'audiovisuel public venant à l'inverse limiter quelque peu la hausse des prix des services.

33. La prévision d'inflation pour 2022 est, dans ce contexte, jugée crédible par le Haut Conseil. Elle est proche des autres prévisions disponibles pour 2022 et est cohérente avec l'acquis à l'issue du mois d'août, qui atteint 5,2 %. Elle reste toutefois dépendante de l'évolution qui sera observée jusqu'à la fin de l'année des prix pétroliers, volatils sur la période récente.

34. L'inflation attendue en 2023 a été révisée en forte hausse, à 4,2 % en moyenne annuelle contre 3,2 % dans le programme de stabilité. La dispersion des prévisions disponibles pour 2023 est importante, reflétant la forte incertitude associée à cet exercice. La prévision du Gouvernement est plus élevée que celle du Consensus Forecasts de septembre (3,6 %), mais inférieure à celles de l'OFCE (4,5 %) et de Rexecode (4,8 %).

Tableau 4 : prévisions d'inflation (IPC sauf mention contraire) pour 2022 et 2023 en moyenne annuelle en %

Date de publication

2022

2023

Insee

7 septembre

5,3

Rexecode

9 septembre

5,3

4,8

Consensus Forecasts

12 septembre

5,5

3,6

Banque de France

14 septembre

5,2

4,2

OFCE

14 septembre

5,2

4,5

Gouvernement

15 septembre

5,3

4,2

Source : Projet de loi de finances pour 2023, prévisions des organismes et instituts de conjoncture.