JORF n°0226 du 28 septembre 2021

Ce texte est une simplification générée par une IA.
Il n'a pas de valeur légale et peut contenir des erreurs.

Évolution de la productivité du travail depuis 2020

Résumé La crise a rendu difficile la mesure de la productivité du travail à cause du chômage partiel.

ANNEXE 4
COMMENT COMPRENDRE L'ÉVOLUTION DE LA PRODUCTIVITÉ DEPUIS 2020, SUR LE PASSÉ ET DANS LA PRÉVISION DU GOUVERNEMENT

La lecture de la productivité du travail, qui est un paramètre déterminant de la prévision macroéconomique, est rendue particulièrement difficile depuis 2020, du fait du dispositif d'activité partielle, qui permet de maintenir les salariés en emploi dans des situations de baisse marquée de l'activité économique.
La productivité du travail par tête, calculée comme le rapport de la valeur ajoutée au nombre d'emplois, la sous-estime, car le dénominateur inclut des personnes placées en activité partielle, sans tenir compte de la baisse de leur nombre d'heures de travail. A l'inverse, la productivité horaire du travail, qui rapporte la valeur ajoutée au nombre total d'heures travaillées, la surestime notamment parce que les salariés en activité partielle appartiennent en moyenne à des secteurs moins productifs.
Les évolutions des deuxième et troisième trimestres 2020 illustrent parfaitement ces phénomènes : au deuxième trimestre, la mise en activité partielle d'une partie importante de la main-d'œuvre a conduit à une forte baisse de la productivité par tête et à une forte hausse de la productivité horaire ; inversement, le net reflux de l'activité partielle à la sortie du premier confinement a entraîné un rebond de la productivité par tête et une baisse de la productivité horaire.
Au deuxième trimestre 2021, la productivité par tête se situait ainsi près de 3,5 points en dessous de son niveau du dernier trimestre 2019, alors que la productivité horaire se situait environ 2,5 points au-dessus.

Vous pouvez consulter l'intégralité du texte avec ses images à partir de l'extrait du Journal officiel électronique authentifié accessible en bas de page

Le recours réduit à l'activité partielle attendu en 2022 devrait permettre, en comparaison avec l'année 2019, de faire disparaître cette distorsion et ainsi de mieux apprécier les tendances sous-jacentes de productivité.
Le scénario du Gouvernement fait apparaître une hausse de la productivité du travail par tête de 0,3 % entre 2019 et 2022, la valeur ajoutée des branches marchandes non agricoles augmentant un peu plus que l'emploi de ces branches. Il s'en déduit une perte de productivité du travail par tête de -3,3 % entre 2019 et 2022 par rapport à la tendance d'avant-crise (+1,2 % par an) (19).
Selon le Gouvernement, cet écart traduit toutefois pour partie (1,6 point) l'effet des politiques de l'emploi (transformation du CICE en baisse pérenne du coût du travail, renforcement des allègements généraux au 1er octobre 2019, Plan jeune, Plan d'investissement dans les compétences, activité partielle) (20) : corrigée de cet effet, la perte de productivité effective du travail s'établirait ainsi à 1,7 % en 2022 par rapport la tendance d'avant-crise. Dans le scénario du Gouvernement, cette perte de productivité serait pérenne et se retrouverait, à l'arrondi près, dans la baisse du PIB potentiel (- 1 ¾ % en 2022).

Scénario d'évolution de la productivité du travail entre 2019 et 2022

| |Productivité apparente du travail|Productivité corrigée de l'impact des politiques de l'emploi| |-----------------------------------------------|---------------------------------|------------------------------------------------------------| |Évolution de la productivité entre 2019 et 2022| 0,3 | 1,9 | | Gains de productivité tendanciels | -3,6 | -3,6 | | Perte de productivité (différence) | -3,3 | -1,7 |

Source : PLF 2022
Le scénario du Gouvernement a été réalisé avant la publication par l'INSEE des chiffres de l'emploi du deuxième trimestre 2021, qui laissent attendre un niveau plus élevé de l'emploi en 2021 et 2022 que dans la prévision par le Gouvernement. La prise en compte de ces nouvelles données devrait faire apparaître une perte de productivité plus marquée en 2022.

(19) Il s'agit du rythme de progression tendancielle de la productivité, après prise en compte des effets des politiques de l'emploi qui se sont manifestés avant 2019. L'estimation de ce taux de croissance est entourée d'incertitude : il pourrait être plus élevé, comme c'est le cas dans l'équation d'emploi du modèle Opale publié par la DG Trésor, ce qui conduirait à estimer une perte de productivité plus élevée après-crise, ou bien plus faible, comme estimé par le secrétariat du HCFP dans sa note d'étude de septembre 2020, ce qui conduirait à tempérer quelque peu la perte de productivité.
(20) Selon le Gouvernement, l'écart d'évolution cumulée entre productivité apparente et productivité de l'emploi mobilisé dans son scénario s'expliquerait :
- à environ 30 % par l'activité partielle : en 2022 par rapport à 2019, 60 000 emplois EQTP seraient encore en activité partielle en variation de moyenne annuelle entre 2022 et 2019 ;
- à environ 70 % par les autres politiques de l'emploi (le plan de relance en particulier le plan jeune, la transformation du CICE en baisse pérenne du coût du travail, le renforcement des allègements généraux, la réforme de l'assurance chômage et le plan d'investissement dans les compétences) contribuant à hauteur de 170 000 emplois EQTP supplémentaires en 2022 par rapport à 2019.


Historique des versions

Version 1

ANNEXE 4

COMMENT COMPRENDRE L'ÉVOLUTION DE LA PRODUCTIVITÉ DEPUIS 2020, SUR LE PASSÉ ET DANS LA PRÉVISION DU GOUVERNEMENT

La lecture de la productivité du travail, qui est un paramètre déterminant de la prévision macroéconomique, est rendue particulièrement difficile depuis 2020, du fait du dispositif d'activité partielle, qui permet de maintenir les salariés en emploi dans des situations de baisse marquée de l'activité économique.

La productivité du travail par tête, calculée comme le rapport de la valeur ajoutée au nombre d'emplois, la sous-estime, car le dénominateur inclut des personnes placées en activité partielle, sans tenir compte de la baisse de leur nombre d'heures de travail. A l'inverse, la productivité horaire du travail, qui rapporte la valeur ajoutée au nombre total d'heures travaillées, la surestime notamment parce que les salariés en activité partielle appartiennent en moyenne à des secteurs moins productifs.

Les évolutions des deuxième et troisième trimestres 2020 illustrent parfaitement ces phénomènes : au deuxième trimestre, la mise en activité partielle d'une partie importante de la main-d'œuvre a conduit à une forte baisse de la productivité par tête et à une forte hausse de la productivité horaire ; inversement, le net reflux de l'activité partielle à la sortie du premier confinement a entraîné un rebond de la productivité par tête et une baisse de la productivité horaire.

Au deuxième trimestre 2021, la productivité par tête se situait ainsi près de 3,5 points en dessous de son niveau du dernier trimestre 2019, alors que la productivité horaire se situait environ 2,5 points au-dessus.

Vous pouvez consulter l'intégralité du texte avec ses images à partir de l'extrait du Journal officiel électronique authentifié accessible en bas de page

Le recours réduit à l'activité partielle attendu en 2022 devrait permettre, en comparaison avec l'année 2019, de faire disparaître cette distorsion et ainsi de mieux apprécier les tendances sous-jacentes de productivité.

Le scénario du Gouvernement fait apparaître une hausse de la productivité du travail par tête de 0,3 % entre 2019 et 2022, la valeur ajoutée des branches marchandes non agricoles augmentant un peu plus que l'emploi de ces branches. Il s'en déduit une perte de productivité du travail par tête de -3,3 % entre 2019 et 2022 par rapport à la tendance d'avant-crise (+1,2 % par an) (19).

Selon le Gouvernement, cet écart traduit toutefois pour partie (1,6 point) l'effet des politiques de l'emploi (transformation du CICE en baisse pérenne du coût du travail, renforcement des allègements généraux au 1er octobre 2019, Plan jeune, Plan d'investissement dans les compétences, activité partielle) (20) : corrigée de cet effet, la perte de productivité effective du travail s'établirait ainsi à 1,7 % en 2022 par rapport la tendance d'avant-crise. Dans le scénario du Gouvernement, cette perte de productivité serait pérenne et se retrouverait, à l'arrondi près, dans la baisse du PIB potentiel (- 1 ¾ % en 2022).

Scénario d'évolution de la productivité du travail entre 2019 et 2022

Productivité apparente du travail

Productivité corrigée de l'impact des politiques de l'emploi

Évolution de la productivité entre 2019 et 2022

0,3

1,9

Gains de productivité tendanciels

-3,6

-3,6

Perte de productivité (différence)

-3,3

-1,7

Source : PLF 2022

Le scénario du Gouvernement a été réalisé avant la publication par l'INSEE des chiffres de l'emploi du deuxième trimestre 2021, qui laissent attendre un niveau plus élevé de l'emploi en 2021 et 2022 que dans la prévision par le Gouvernement. La prise en compte de ces nouvelles données devrait faire apparaître une perte de productivité plus marquée en 2022.

(19) Il s'agit du rythme de progression tendancielle de la productivité, après prise en compte des effets des politiques de l'emploi qui se sont manifestés avant 2019. L'estimation de ce taux de croissance est entourée d'incertitude : il pourrait être plus élevé, comme c'est le cas dans l'équation d'emploi du modèle Opale publié par la DG Trésor, ce qui conduirait à estimer une perte de productivité plus élevée après-crise, ou bien plus faible, comme estimé par le secrétariat du HCFP dans sa note d'étude de septembre 2020, ce qui conduirait à tempérer quelque peu la perte de productivité.

(20) Selon le Gouvernement, l'écart d'évolution cumulée entre productivité apparente et productivité de l'emploi mobilisé dans son scénario s'expliquerait :

- à environ 30 % par l'activité partielle : en 2022 par rapport à 2019, 60 000 emplois EQTP seraient encore en activité partielle en variation de moyenne annuelle entre 2022 et 2019 ;

- à environ 70 % par les autres politiques de l'emploi (le plan de relance en particulier le plan jeune, la transformation du CICE en baisse pérenne du coût du travail, le renforcement des allègements généraux, la réforme de l'assurance chômage et le plan d'investissement dans les compétences) contribuant à hauteur de 170 000 emplois EQTP supplémentaires en 2022 par rapport à 2019.