En 2021 et 2022, l'Autorité avait considéré, dans ses avis sur l'exécution des COM, que la coopération entre les trois groupes devait être intensifiée.
S'agissant des objectifs de coopération fixés par le COM, leur réalisation n'est que partielle : la cible des 36 matinales communes prévue par le COM en 2022 ne sera atteinte qu'en 2023 (comme le prévoit désormais l'avenant au COM pour l'année 2023), l'audience de la plateforme éducative Lumni stagne et Culture prime manque de mise en avant d'un point de vue éditorial et souffre d'un déficit de notoriété (coexistence et concurrence de « marques ombrelles » culturelles avec France Culture ou Culturebox, projet reposant sur une compilation des contenus produits par chaque groupe, manque de promotion et de communication de la part des contributeurs).
Le même constat vaut pour d'autres aspects de cette coopération. En atteste, par exemple, l'harmonisation encore limitée des offres numériques. En matière d'information, la guerre en Ukraine semble avoir confirmé qu'une plus grande mutualisation des bureaux, des correspondants ou des envoyés permanents est opportune, tant une couverture exhaustive des grands événements internationaux est désormais coûteuse et complexe, tout particulièrement dans les zones touchées par des conflits. L'ARCOM a rappelé dans ses récents rapports quadriennaux sur Radio France et France Médias Monde les nombreuses pistes de coopération entre les trois entreprises et au-delà (avec l'Ina, Arte France, etc.) déjà identifiées (12).
De la même façon, la mutualisation des achats et des frais généraux (volume de marchés groupés entre entreprises de l'audiovisuel public) progresse significativement mais demeure limitée au regard du budget cumulé des trois groupes.

(12) Voir par exemple le rapport de la Cour des comptes sur France Médias Monde (25 mars 2021).