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Développement d'un processus participatif en santé
ANNEXE 4
LA DÉMARCHE PARTICIPATIVE
La structure s'engage à développer un processus progressif de participation, visant à rendre ces personnes actrices du projet de santé, dans une relation égalitaire et de confiance réciproque avec les professionnels de la structure. Il s'agit ainsi de créer des « allers-retours » entre les équipes et les habitants / usagers / patients. L'objectif est que les personnes participent à la définition de leurs besoins, des priorités collectives, et s'impliquent dans la prise en charge de leur santé, pour construire une réponse pertinente aux besoins du territoire (au sens large). Ce fonctionnement correspond à un des axes de la promotion de la santé soutenu par l'OMS.
Ce processus ne peut s'installer que progressivement. Complexe et évolutif, il doit se prémunir de deux écueils fréquents : « l'injonction de participation » et « la coquille vide ».
Les attentes par rapport à la participation en santé sont multiples et pas forcément similaires pour les professionnels et les usagers, les premiers ayant par exemple en tête l'ajustement de leur projet de santé, l'amélioration des pratiques professionnelles, quand les seconds en retirent un renforcement de leurs savoirs et compétences individuelles ou encore l'apprentissage du vivre ensemble. Il convient donc d'être à l'écoute des attentes de chacun, mais aussi de prendre la mesure des enjeux communs : réduction des malentendus entre professionnels et patients, renforcement mutuel de la capacité d'agir, en vue d'une réduction des inégalités sociales de santé sur le territoire.
Le processus de participation commence ainsi par l'écoute, « l'auscultation » au sens 1er du terme, par la parole donnée aux usagers : écouter/ausculter, accueillir, mais aussi conserver, protéger et prendre en compte cette parole, la rendre efficiente. Faire émerger la parole, comme la participation, c'est la faire entrer dans l'espace public, ce qui met en jeu pour les personnes vulnérables de nombreuses problématiques : de la question de la légitimité, de l'expertise (qu'est-ce qui me donne le droit de parler et d'agir ?), à celle des représentations (quelle image vais-je donner ?), et enfin de l'efficacité (qu'est-ce que cela va changer ?). Pour s'y risquer, il faut une relation de confiance, une médiation par des « pairs », et c'est dans les réponses que les structures s'efforcent d'apporter à ces questions que se construit la possibilité de la participation, comprise comme un apprentissage, aussi bien pour les habitants que pour les professionnels.
Il s'agit ainsi de trouver les moyens de favoriser cette participation, tout en sachant que les outils mis en place pourront ne pas donner les résultats escomptés et qu'ils seront ajustés au fil des expériences pour tendre vers cet objectif de processus participatif. La mise en œuvre de méthodes et d'outils peut notamment passer par :
- un aménagement des espaces qui permet l'expression des personnes (accueil, espaces communs, bureaux de consultation pour réduire la distance entre le professionnel et l'usager) ;
- la mise en place d'outils d'expression (boîtes à idées, tableau d'expression, café-accueil…) ;
- l'information des usagers sur les possibilités et modalités de participation (accueil, affichage, site web, charte de participation…) ;
- la réalisation d'actions de recueil de besoins (identification des problématiques rencontrées, enquêtes de satisfaction, entretiens thématiques, porteurs de paroles…) ;
- la création d'« espaces » de participation (groupes de paroles, activités participatives…) ;
- la formation des professionnels sur les enjeux de la participation, l'organisation régulière d'échanges de pratiques, ou encore groupes de formations avec des professionnels avec les patients ;
- la création et le développement de partenariats avec les acteurs du territoire ;
- l'identification, la valorisation et le développement des modes de participations informels déjà existants (formation d'habitants déjà impliqués pour développer leurs compétences, accompagner et consolider leur démarche) ;
- l'invitation des patients/habitants à participer aux temps pertinents de la structure (groupes de travail thématiques, AG…) ou avec les partenaires (ASV) ;
- l'élaboration et l'actualisation d'un diagnostic des besoins des habitants, construit à partir de leur parole et du territoire (espaces d'échanges, questionnaires ; enquêtes, entretiens etc.), en lien avec les services de la ville, afin de définir les priorités collectives.
L'objectif étant de laisser davantage de place active aux habitants/patients/usagers : il s'agit à minima d'assurer un 1er niveau d'écoute, d'information, de sensibilisation et de consultation, pour viser une démarche de concertation et de co-construction progressive voire, à terme, d'autonomisation quand la dynamique et l'implication des usagers est consolidée.
Cette participation des patients/usagers/habitants peut ainsi s'exercer à plusieurs niveaux, selon le degré de maturité du projet et la dynamique propre aux structures et aux territoires :
- l'implication dans le parcours de soin, via la relation patient/professionnel (la volonté du patient parvient à se formuler et est prise en considération, le patient peut participer aux RCP le concernant, les proches peuvent s'impliquer quand c'est pertinent) ;
- le fonctionnement de la structure (les patients / habitants peuvent contribuer à la démarche qualité, à l'accompagnement des autres usagers ou aux actions mises en place…) ;
- l'élaboration, l'évolution et la mise en œuvre du projet de santé : des « habitants-relais » peuvent ainsi contribuer à son évolution et se faire le relais des besoins et priorités identifiées, devenir membres de la structure, participer à sa gouvernance ou encore créer une commission d'habitants.
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