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Analyse de la croissance économique en zone euro et ses perspectives
- L'économie américaine, qui a progressé de + 2,5 % en 2023, devrait de nouveau croître en 2024 à un rythme proche : l'acquis de croissance pour 2024 s'établit déjà à + 2,3 % à mi-année. Un ralentissement est toutefois attendu d'ici la fin de l'année et la plupart des prévisions tablent sur une modération de la croissance en 2025 (+ 1,7 % en moyenne selon les prévisions des économistes collectées par le Consensus Forecasts de septembre, après + 2,5 % en 2024). La consommation des ménages devrait en effet ralentir, en raison du fléchissement en cours des créations d'emploi, qui s'est traduit par une hausse du taux de chômage de 3,7 % en décembre 2023 à 4,1 % en septembre 2024 et par une croissance des salaires plus faible, et d'un potentiel de repli désormais limité du taux d'épargne, dont le recul soutient la consommation des ménages depuis plusieurs trimestres. La décision de la Réserve Fédérale de baisser ses taux directeurs de 50 points de base lors de sa réunion de septembre traduit d'ailleurs les craintes d'un net ralentissement de l'économie américaine, que la poursuite attendue de l'assouplissement de la politique monétaire a pour objet d'éviter.
- La croissance économique de la Chine devrait elle aussi fléchir en 2025 (passant de + 4,9 % en 2024 à + 4,4 % selon le Consensus Forecasts). Elle a déçu au deuxième trimestre 2024 (+ 0,7 % en rythme trimestriel, après + 1,5 % au premier trimestre). Si le secteur industriel demeure dynamique, porté notamment par les exportations, les activités de services manquent de vigueur en raison d'une demande intérieure toujours freinée par la persistance de la crise du secteur de l'immobilier. La Banque centrale chinoise a d'ailleurs annoncé de nouvelles mesures de soutien à l'activité en septembre, notamment une baisse des taux directeurs et du taux de réserves obligatoires.
- Dans la zone euro, la croissance a redémarré début 2024 (+ 0,2 % au 2e trimestre), tirée principalement par le commerce extérieur, alors que la demande intérieure a continué de pâtir de la chute de l'investissement. La conjoncture est cependant très contrastée suivant les pays. Si l'activité paraît bien orientée dans les pays du Sud et en particulier en Espagne qui affiche un acquis de croissance de + 2,4 % mi-juin, l'économie allemande fonctionne toujours au ralenti, l'acquis de croissance étant nul à la fin du premier semestre. Affecté par la hausse des prix de l'énergie, une concurrence internationale accrue ainsi que par une diminution de ses débouchés à l'exportation, le secteur manufacturier allemand pèse sur l'activité européenne. Les chefs d'entreprise allemands demeurent pessimistes sur les perspectives de reprise : le climat des affaires issu de l'enquête auprès des entreprises de l'IFO a poursuivi sa chute à 85,4 en septembre, son niveau le plus bas depuis le mois de janvier 2024.
- Des marchés du travail qui demeurent tendus en zone euro et la baisse de l'inflation (+ 2,2 % sur un an en août) devraient permettre des hausses des salaires réels et des gains de pouvoir d'achat du revenu, alimentant au cours des prochains mois un rebond de la consommation des ménages. Cette dernière ainsi que l'investissement devraient également bénéficier d'une politique monétaire plus accommodante. La BCE a engagé au printemps un cycle de baisse des taux qui s'est d'ores et déjà traduit par une diminution de 50 points de base du taux d'intérêt de la facilité de dépôt. Cet assouplissement pourrait se poursuivre au cours des prochains mois en lien avec le fléchissement progressif de l'inflation.
Graphique 1. - Taux de croissance du PIB en volume en zone euro
Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du JO
nº 0242 du 11/10/2024, texte nº 78
Source : Eurostat.
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