JORF n°0161 du 13 juillet 2022

  1. Ce renchérissement des matières premières, notamment énergétiques, soutient le revenu réel des pays exportateurs, mais pèse sur celui des économies importatrices, dont la France et ses partenaires européens. Il contribue à la hausse de l'inflation quasi générale à l'échelle mondiale depuis début 2021, entraînée par les perturbations des chaînes d'approvisionnement résultant de la crise sanitaire et du vif rebond de la demande, soutenue par les politiques budgétaires.
  2. Aux Etats-Unis, les tensions du marché du travail, proche du plein emploi, conduisent à une forte hausse des salaires, qui entretient celle des prix à la consommation, en hausse de + 8,6 % sur un an en mai.
  3. En zone euro, la hausse des prix à la consommation est aussi très forte (+ 8,6 % sur un an en juin). La hausse des prix des produits importés est renforcée par la dépréciation de l'euro, mais la diffusion de l'inflation aux salaires y reste plus contenue qu'outre-Atlantique, du fait de moindres tensions sur les marchés du travail en lien avec une stimulation moins forte de l'économie pendant la pandémie et une mobilité plus faible de la main-d'œuvre, celle-ci permettant souvent aux salariés d'obtenir des hausses de salaires.
  4. Cette forte hausse de l'inflation freine le rebond enclenché à l'issue des périodes de restrictions sanitaires, en réduisant le pouvoir d'achat des ménages et en entraînant un durcissement des conditions financières. La Fed a ainsi nettement relevé ses taux directeurs (hausse de 150 points de base du taux des Fed funds) et a commencé à réduire le montant des actifs qu'elle détient à son bilan. La BCE s'engage quant à elle plus lentement dans un processus de normalisation monétaire, avec un arrêt de ses achats nets d'actifs et une première hausse de taux directeurs, de 25 points de base, annoncés pour juillet. La révision à la hausse des anticipations d'inflation et l'accélération anticipée du calendrier de hausses de taux directeurs ont entraîné une vive progression des taux longs dans la plupart des pays. En zone euro, ceci s'est accompagné d'une réévaluation des primes de risque, avec un écartement des spreads des pays considérés comme plus risqués (le rendement des obligations souveraines italiennes à 10 ans a dépassé 4 % courant juin).

Graphique 2. - Rendement des obligations souveraines à 10 ans
Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du
JOnº 0161 du 13/07/2022, texte nº 177

Source : Banque de France.


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Version 1

10. Ce renchérissement des matières premières, notamment énergétiques, soutient le revenu réel des pays exportateurs, mais pèse sur celui des économies importatrices, dont la France et ses partenaires européens. Il contribue à la hausse de l'inflation quasi générale à l'échelle mondiale depuis début 2021, entraînée par les perturbations des chaînes d'approvisionnement résultant de la crise sanitaire et du vif rebond de la demande, soutenue par les politiques budgétaires.

11. Aux Etats-Unis, les tensions du marché du travail, proche du plein emploi, conduisent à une forte hausse des salaires, qui entretient celle des prix à la consommation, en hausse de + 8,6 % sur un an en mai.

12. En zone euro, la hausse des prix à la consommation est aussi très forte (+ 8,6 % sur un an en juin). La hausse des prix des produits importés est renforcée par la dépréciation de l'euro, mais la diffusion de l'inflation aux salaires y reste plus contenue qu'outre-Atlantique, du fait de moindres tensions sur les marchés du travail en lien avec une stimulation moins forte de l'économie pendant la pandémie et une mobilité plus faible de la main-d'œuvre, celle-ci permettant souvent aux salariés d'obtenir des hausses de salaires.

13. Cette forte hausse de l'inflation freine le rebond enclenché à l'issue des périodes de restrictions sanitaires, en réduisant le pouvoir d'achat des ménages et en entraînant un durcissement des conditions financières. La Fed a ainsi nettement relevé ses taux directeurs (hausse de 150 points de base du taux des Fed funds) et a commencé à réduire le montant des actifs qu'elle détient à son bilan. La BCE s'engage quant à elle plus lentement dans un processus de normalisation monétaire, avec un arrêt de ses achats nets d'actifs et une première hausse de taux directeurs, de 25 points de base, annoncés pour juillet. La révision à la hausse des anticipations d'inflation et l'accélération anticipée du calendrier de hausses de taux directeurs ont entraîné une vive progression des taux longs dans la plupart des pays. En zone euro, ceci s'est accompagné d'une réévaluation des primes de risque, avec un écartement des spreads des pays considérés comme plus risqués (le rendement des obligations souveraines italiennes à 10 ans a dépassé 4 % courant juin).

Graphique 2. - Rendement des obligations souveraines à 10 ans

Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du

JOnº 0161 du 13/07/2022, texte nº 177

Source : Banque de France.