Saisie par le ministre de la culture et de la communication en application de l'article 7 du décret n° 93-124 du 29 janvier 1993 modifié relatif aux biens culturels soumis à certaines restrictions de circulation,

Vu le code du patrimoine, notamment ses articles L. 111-2 et L. 111-4 ;

Vu le décret n° 93-124 du 29 janvier 1993 modifié relatif aux biens culturels soumis à certaines restrictions de circulation, notamment son article 7 ;

Vu la demande de certificat d'exportation déposée le 6 mai 2009 relative à un tableau attribué à Guido di Pietro dit Fra Angelico, Saint Dominique et saint François d'Assise recevant les stigmates, tempera sur panneau, probablement deuxième quart du xve siècle ;

La commission régulièrement convoquée et constituée, réunie le 15 juillet 2009,

Après en avoir délibéré ;

Considérant que le bien pour lequel le certificat d'exportation est demandé est une œuvre remarquable attribuée au peintre florentin désigné sous le nom de Fra Angelico (c. 1387-1455), déjà considéré de son vivant comme un artiste majeur du Quattrocento et dont la renommée n'a cessé de se confirmer, suscitant même une certaine ferveur jusqu'à l'époque moderne ; que ce tableau, à propos duquel un certain nombre de spécialistes se prononcent en faveur du caractère autographe et qui, en tout état de cause, se rattache fortement, par son style, sa force plastique et sa grande qualité d'exécution, à la manière virtuose du peintre, est une réapparition récente ; que l'iconographie présentant l'association plutôt rare des deux saints fondateurs d'ordres mendiants, les dominicains et les franciscains, dans une composition organisée autour d'un axe diagonal qui les met en face à face mais sans véritable lien narratif, manifeste probablement une logique de dévotion privée, destinée à répondre au vœu d'un commanditaire ; que ce tableau est, selon les analyses scientifiques, pourvu d'une couche d'or sous-jacente non limitée aux auréoles des saints, traduisant de la part du peintre la recherche probable d'un effet lumineux, qu'un futur allégement du voile terne présent sur la couche picturale devrait permettre de mieux appréhender ; que ce tableau, qui n'a apparemment pas subi de modifications importantes depuis son origine, présente un bon état de conservation ; que ce panneau, d'une grande rareté à l'instar des œuvres peintes de cette période et qui aurait été conservé depuis longtemps dans une collection française, représente sans doute un des seuls de cet artiste encore conservé en mains privées en France qu'il apparaît important de retenir sur le territoire comme un témoin de la première Renaissance italienne ;

Qu'en conséquence cette œuvre présente un intérêt majeur pour le patrimoine national du point de vue de l'histoire et de l'art et doit être considérée comme un trésor national,

Emet un avis favorable au refus du certificat d'exportation demandé.