La ministre de la culture informe les entreprises imposées à l'impôt sur les sociétés d'après leur bénéfice réel qu'elles peuvent bénéficier de la réduction d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 238 bis-0 A du code général des impôts égale à 90 % des versements qu'elles pourraient effectuer, dans la limite de 50 % de l'impôt dû au titre de l'exercice considéré, en participant à l'acquisition par l'Etat, pour l'Etablissement public du musée du Louvre, d'un camée figurant Vénus et l'Amour attribué à Giovanni Ambrogio Miseroni (1551-1616), agate des Grisons, monture en argent doré avec des poinçons de contrôle français après 1893, L. 20,5 cm, P. 14,1 cm, H. 9 cm.
Associé jusqu'en 1796 à une coupe aujourd'hui conservée au musée du Louvre, ce camée monté est perçu comme exceptionnel depuis le xviie siècle. La coupe complète, apparaissant pour la première fois dans l'inventaire après décès du cardinal Mazarin (1661), fait partie des trois vases de la collection du prélat à avoir été estimés plus de deux mille livres à l'époque. Elle entra ensuite dans celle de Louis XIV et resta dans les collections royales jusqu'à la Révolution où elle fut aliénée par le Directoire et remise, en 1796, au marchand hambourgeois Jacques de Chapeaurouge (1744-1805) avant que ses deux éléments soient dissociés. Tandis que la coupe réapparut en 1968 dans une vente parisienne où elle fut préemptée pour le Louvre, le couvercle refit surface, semble-t-il, en Allemagne avant d'être identifié comme provenant du vase de la Couronne. Il s'agirait là du plus grand camée connu des Miseroni, seulement comparable aux rares statuettes réalisées pour Rodolphe II dont il fut rapproché pour formuler l'attribution à Giovanni Ambrogio Miseroni. Ce lithoglyphe aimait utiliser l'agate des Grisons à la structure vague, nuageuse, sans les couches clairement contrastées traditionnellement utilisées dans la glyptique. De ce dialogue complexe naissent des œuvres d'une grande poésie, dont ce camée est sans conteste un représentant exceptionnel. D'un intérêt remarquable pour le patrimoine national, l'acquisition de ce rare camée, issu des collections royales, permettrait ainsi de réunir à nouveau les deux parties de l'un des plus importants et plus originaux vases de pierre dure sculptés en Europe au xvie siècle.
Sa valeur d'achat est fixée à 2 620 000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l'instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 n° 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées à la direction générale des patrimoines et de l'architecture, service des musées de France, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux et œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national peuvent être consultés par les entreprises intéressées.
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