Saisie par la ministre de la culture et de la communication, en application de l'article R. 111-11 du code du patrimoine,
Vu le code du patrimoine, notamment ses articles L. 111-2, L. 111-4 et R. 111-11 ;
Vu la demande de certificat d'exportation déposée le 17 juillet 2014 relative à une sculpture, Vénus Médicis ou Vénus pudique, d'après l'antique, bronze, n° 318 gravé sur la base, Florence, première moitié du XVIIe siècle ;
La commission régulièrement convoquée et constituée, réunie le 5 novembre 2014 ;
Après en avoir délibéré,
Considérant que le bien pour lequel le certificat d'exportation est demandé est une remarquable sculpture, qui constitue l'une de ces « grandes réductions » d'antiques réalisées à Florence au début du XVIIe siècle dans les ateliers de Pietro Tacca et Francesco Susini, héritiers de Giambologna ; que cette œuvre, dont le bronze révèle une grande finesse d'exécution, reprend une célèbre sculpture grecque antique en marbre grandeur nature, la Vénus Médicis, qui se trouvait à Rome dans la Villa Médicis au XVIIe siècle et qui a été installée à Florence, dans la tribune des Offices, en 1688 ; que Louis XIV a possédé au moins cinq copies, quatre en marbre et une en bronze, de ce modèle antique qui a été très admiré jusqu'au XIXe siècle ; que cet exemplaire de taille réduite a fait partie de la célèbre collection des bronzes de la Couronne réunie par Louis XIV et appartient au petit groupe des bronzes offerts à son fils, le Grand Dauphin, dans l'appartement duquel il se trouvait à sa mort en 1711 ; que cette sculpture, décrite sous le n° 318, gravé sur sa base, dans l'inventaire qui a été dressé en 1791 des bronzes royaux, est sortie de la collection, confiée en grande partie au Louvre en 1793, au moment des ventes opérées sous le Directoire en 1796 puis est restée en mains privées ; que cette version de la Vénus Médicis, de provenance prestigieuse et d'une haute qualité esthétique, est représentative d'un moment particulier de l'histoire du goût, où de telles réductions précieuses inspirées de l'antique étaient mêlées, dans l'ameublement, à des réalisations contemporaines ;
Qu'en conséquence cette œuvre présente un intérêt majeur pour le patrimoine national du point de vue de l'histoire et de l'art et doit être considérée comme un trésor national,
Emet un avis favorable au refus du certificat d'exportation demandé.
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