JORF n°0108 du 10 mai 2009

Par décision du directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé en date du 25 mars 2009 :
Considérant qu'il ressort notamment des dispositions de l'article L. 5122-2 du code de la santé publique que la publicité doit présenter le médicament de façon objective et respecter les dispositions de l'autorisation de mise sur le marché ;
Considérant que les laboratoires Therabel ont diffusé trois publicités relatives à la spécialité Mizollen ― brochures et aide de visite ;
Considérant que :
― la brochure intitulée « Anti-H1, comment choisir ? » présente des éléments de réponse à cette question en comparant les principaux anti-H1 notamment sur les critères suivants : « selon leur structure chimique », « selon leur profil pharmacocinétique » et « selon leur caractéristiques pharmacodynamiques ».
Ainsi, le chapitre consacré à la structure chimique illustre les différentes molécules antihistaminiques et conclut par « La mizolastine ne comporte pas de partie diarylalkylamine qui a la propriété d'inhiber les canaux potassiques, et peut conférer, par conséquent, des effets cardiotoxiques ». Le chapitre consacré au profil pharmacocinétique cite notamment les allégations : « une faible lipophilie reflète un faible volume de distribution, ce qui peut présumer un faible risque de toxicité, comme la toxicité cardiaque, et de moindres effets indésirables. La mizolastine est moins lipophile que la plupart des anti-H1. » et « Il existe des données pour la mizolastine montrant que cet anti-H1 est faiblement distribué dans le myocarde » soutenues par la présentation comparative des valeurs de volume de distribution, de liaison aux protéines plasmatique et de lipophilie de chaque antihistaminique ; ce chapitre fait également mention de la demi-vie : « la demi-vie ne doit être ni trop courte, pour autoriser la monoprise quotidienne, ni trop longue pour éviter un risque d'accumulation » associé à la présentation comparative des demi-vies de chaque antihistaminique.
Le chapitre consacré aux caractéristiques pharmacodynamiques explique que « la puissance d'un antihistaminique peut-être évaluée par son affinité pour le récepteur H1. Une forte affinité se traduit par une faible IC 50... la mizolastine possède une très forte affinité pour le récepteur H1 » puis reprend dans un tableau comparatif les valeurs d'IC50 de différents anti-H1.
Ce même chapitre met en exergue, pour étayer la rapidité d'action de Mizollen, les résultats de la cétirizine, de la loratadine et de la mizolastine, issus d'un test de réaction érythémato-papuleuse provoquée chez des volontaires sains : les pourcentages d'inhibition des papules et de l'érythème après 2 heures sont favorables à la mizolastine.
― la brochure intitulée « un anti-H1 adapté » revendique les allégations : « contrairement à d'autres anti-H1, sa structure ne comporte pas de partie diarylalkylamine qui a la propriété d'inhiber les canaux potassiques », « une étude de liaison in vitro a montré que l'IC50 de la mizolastine était de 47 nmol/I, équivalente à celle d'antihistaminiques comme la méquitazine et inférieure à celle de la cétirizine ou de la loratadine » associées au tableau comparatif des valeurs d'IC50, et « parmi les anti-H1 la mizolastine est une des molécules les moins lipophiles. Cette caractéristique se traduit par un faible volume de distribution, d'où un faible risque de toxicité dose-dépendante » associée au tableau comparatif des valeurs de lipophilie de différents anti-H1.
― l'aide de visite revendique pour Mizollen les allégations : une « très faible lipophilie », un « faible passage de la barrière hémato-méningée » et un « faible volume de distribution tissulaire » soutenues par la comparaison tabulée de différents antihistaminiques sur leur lipophilie.
Considérant que, d'une part ces comparaisons de propriétés pharmacologiques, mettant en avant la supériorité de Mizollen par rapport aux autres anti-H1, ne constituent pas une comparaison objective des différentes spécialités concernées dans la mesure où elles ne sont pas confirmées par des résultats cliniques. Considérant que, d'autre part, les propriétés pharmacologiques relatives aux canaux potassiques, à la lipophilie et à l'IC50 ne sont pas validées dans le résumé des caractéristiques du produit de Mizollen.
Considérant par ailleurs que dans la brochure intitulée « Anti-H1, comment choisir ? », l'assertion « aucune incidence sur l'intervalle QT n'a été révélée dans les études cliniques de la cétirizine, la desloratadine, l'ébastine, la fexofénadine, la lévocétirizine, la loratadine ni de la mizolastine » référencée par les résumés des caractéristiques des produits (RCPs), n'est pas conforme au RCP de Mizollen, qui précise dans ses mises en garde que « la mizolastine a un faible potentiel d'allongement de l'intervalle QT : il n'a été observé que dans quelques cas. Le degré de l'allongement est modeste et n'a pas été associé avec des troubles du rythme cardiaque. », dont les contre-indications citent « le traitement concomitant par un médicament connu pour allonger l'intervalle QT, les patients ayant un allongement connu ou suspecté de l'intervalle QT, une cardiopathie ou des troubles du rythme symptomatique », et dont la rubrique effets indésirables souligne que « au cours du traitement avec certains antihistaminiques, il a été observé un allongement de l'intervalle QT, augmentant le risque d'arythmie cardiaque grave chez des sujets à risque ».
Considérant qu'ainsi cette assertion n'est pas conforme à l'autorisation de mise sur le marché de Mizollen ;
Considérant qu'ainsi ces documents sont contraires aux dispositions de l'article L. 5122-2 susmentionnées du code de la santé publique,
les publicités susvisées pour la spécialité pharmaceutique Mizollen sont interdites.


Historique des versions

Version 1

Par décision du directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé en date du 25 mars 2009 :

Considérant qu'il ressort notamment des dispositions de l'article L. 5122-2 du code de la santé publique que la publicité doit présenter le médicament de façon objective et respecter les dispositions de l'autorisation de mise sur le marché ;

Considérant que les laboratoires Therabel ont diffusé trois publicités relatives à la spécialité Mizollen ― brochures et aide de visite ;

Considérant que :

― la brochure intitulée « Anti-H1, comment choisir ? » présente des éléments de réponse à cette question en comparant les principaux anti-H1 notamment sur les critères suivants : « selon leur structure chimique », « selon leur profil pharmacocinétique » et « selon leur caractéristiques pharmacodynamiques ».

Ainsi, le chapitre consacré à la structure chimique illustre les différentes molécules antihistaminiques et conclut par « La mizolastine ne comporte pas de partie diarylalkylamine qui a la propriété d'inhiber les canaux potassiques, et peut conférer, par conséquent, des effets cardiotoxiques ». Le chapitre consacré au profil pharmacocinétique cite notamment les allégations : « une faible lipophilie reflète un faible volume de distribution, ce qui peut présumer un faible risque de toxicité, comme la toxicité cardiaque, et de moindres effets indésirables. La mizolastine est moins lipophile que la plupart des anti-H1. » et « Il existe des données pour la mizolastine montrant que cet anti-H1 est faiblement distribué dans le myocarde » soutenues par la présentation comparative des valeurs de volume de distribution, de liaison aux protéines plasmatique et de lipophilie de chaque antihistaminique ; ce chapitre fait également mention de la demi-vie : « la demi-vie ne doit être ni trop courte, pour autoriser la monoprise quotidienne, ni trop longue pour éviter un risque d'accumulation » associé à la présentation comparative des demi-vies de chaque antihistaminique.

Le chapitre consacré aux caractéristiques pharmacodynamiques explique que « la puissance d'un antihistaminique peut-être évaluée par son affinité pour le récepteur H1. Une forte affinité se traduit par une faible IC 50... la mizolastine possède une très forte affinité pour le récepteur H1 » puis reprend dans un tableau comparatif les valeurs d'IC50 de différents anti-H1.

Ce même chapitre met en exergue, pour étayer la rapidité d'action de Mizollen, les résultats de la cétirizine, de la loratadine et de la mizolastine, issus d'un test de réaction érythémato-papuleuse provoquée chez des volontaires sains : les pourcentages d'inhibition des papules et de l'érythème après 2 heures sont favorables à la mizolastine.

― la brochure intitulée « un anti-H1 adapté » revendique les allégations : « contrairement à d'autres anti-H1, sa structure ne comporte pas de partie diarylalkylamine qui a la propriété d'inhiber les canaux potassiques », « une étude de liaison in vitro a montré que l'IC50 de la mizolastine était de 47 nmol/I, équivalente à celle d'antihistaminiques comme la méquitazine et inférieure à celle de la cétirizine ou de la loratadine » associées au tableau comparatif des valeurs d'IC50, et « parmi les anti-H1 la mizolastine est une des molécules les moins lipophiles. Cette caractéristique se traduit par un faible volume de distribution, d'où un faible risque de toxicité dose-dépendante » associée au tableau comparatif des valeurs de lipophilie de différents anti-H1.

― l'aide de visite revendique pour Mizollen les allégations : une « très faible lipophilie », un « faible passage de la barrière hémato-méningée » et un « faible volume de distribution tissulaire » soutenues par la comparaison tabulée de différents antihistaminiques sur leur lipophilie.

Considérant que, d'une part ces comparaisons de propriétés pharmacologiques, mettant en avant la supériorité de Mizollen par rapport aux autres anti-H1, ne constituent pas une comparaison objective des différentes spécialités concernées dans la mesure où elles ne sont pas confirmées par des résultats cliniques. Considérant que, d'autre part, les propriétés pharmacologiques relatives aux canaux potassiques, à la lipophilie et à l'IC50 ne sont pas validées dans le résumé des caractéristiques du produit de Mizollen.

Considérant par ailleurs que dans la brochure intitulée « Anti-H1, comment choisir ? », l'assertion « aucune incidence sur l'intervalle QT n'a été révélée dans les études cliniques de la cétirizine, la desloratadine, l'ébastine, la fexofénadine, la lévocétirizine, la loratadine ni de la mizolastine » référencée par les résumés des caractéristiques des produits (RCPs), n'est pas conforme au RCP de Mizollen, qui précise dans ses mises en garde que « la mizolastine a un faible potentiel d'allongement de l'intervalle QT : il n'a été observé que dans quelques cas. Le degré de l'allongement est modeste et n'a pas été associé avec des troubles du rythme cardiaque. », dont les contre-indications citent « le traitement concomitant par un médicament connu pour allonger l'intervalle QT, les patients ayant un allongement connu ou suspecté de l'intervalle QT, une cardiopathie ou des troubles du rythme symptomatique », et dont la rubrique effets indésirables souligne que « au cours du traitement avec certains antihistaminiques, il a été observé un allongement de l'intervalle QT, augmentant le risque d'arythmie cardiaque grave chez des sujets à risque ».

Considérant qu'ainsi cette assertion n'est pas conforme à l'autorisation de mise sur le marché de Mizollen ;

Considérant qu'ainsi ces documents sont contraires aux dispositions de l'article L. 5122-2 susmentionnées du code de la santé publique,

les publicités susvisées pour la spécialité pharmaceutique Mizollen sont interdites.