- La comparaison, dans le détail, des scénarios proposés par les instituts auditionnés par le Haut Conseil montre que, quelle que soit la composante du PIB, la prévision de croissance du Gouvernement se situe dans la fourchette haute des prévisions. C'est notamment le cas pour la consommation des ménages, la consommation des administrations publiques et l'investissement total. Au total, la contribution de la demande intérieure hors stocks, attendue à 1,4 point en 2024 par le Gouvernement, est très supérieure à celle inscrite par les autres instituts auditionnés.
- Certaines hypothèses du Gouvernement apparaissent de fait fragiles. La prévision du Gouvernement suppose ainsi que le durcissement des conditions du crédit, en lien avec le resserrement progressif de la politique monétaire opéré depuis un peu plus d'un an par la BCE, aura un impact limité sur l'investissement des entreprises en 2024 et entraînera un recul beaucoup plus faible de l'investissement des ménages en 2024 qu'en 2023, contrairement aux prévisions des instituts auditionnés par le Haut Conseil.
- La prévision de croissance du Gouvernement pour 2023 est plausible. Grâce à une croissance plus dynamique qu'attendu au 2e trimestre, elle est désormais proche des autres prévisions disponibles.
- Pour 2024, le Haut Conseil estime que la prévision de croissance (+ 1,4 %), supérieure à celles du consensus des économistes (+ 0,8 %) et des organismes qu'il a auditionnés, est élevée. Pour la totalité des postes de demande (consommation, investissement, exportations), le Gouvernement est plus optimiste que ces organismes. La prévision de croissance suppose notamment que le durcissement des conditions de crédit a déjà produit l'essentiel de ses effets, en particulier sur l'investissement des ménages. Le Haut Conseil note les incertitudes importantes qui entourent l'analyse de la situation économique, du fait en particulier des difficultés actuelles à comprendre de nombreux comportements (taux d'épargne élevé des ménages, faiblesse de la productivité par exemple).
b) La hausse des prix à la consommation
- Le Gouvernement prévoit, comme dans le programme de stabilité, une augmentation de l'indice des prix à la consommation (IPC) de 4,9 % en moyenne annuelle en 2023. Cette prévision inchangée résulte d'une révision à la hausse de la progression prévue des prix des services (+ 0,5 point, à 3,1 %) et à la baisse de celle des prix de l'énergie (- 3 points, à 5,1 %). L'inflation sous-jacente serait ainsi un peu plus forte qu'anticipé en avril (à 5,1 % en moyenne annuelle).
- L'inflexion de l'inflation sous-jacente, observée en avril, a été un peu plus tardive que celle de l'inflation totale, dont le glissement annuel a atteint un pic dès février (cf. graphique 4). Son acquis à fin août s'élève à 5,1 % pour 2023.
Graphique 4. - Inflation totale et sous-jacente
Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du
JOnº 0225 du 28/09/2023, texte nº 120
Source : INSEE.
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