JORF n°0270 du 20 novembre 2021

Avis divers

La ministre de la culture informe les entreprises imposées à l'impôt sur les sociétés d'après leur bénéfice réel qu'elles peuvent bénéficier de la réduction d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 238 bis-0 A du code général des impôts égale à 90 % des versements qu'elles pourraient effectuer, dans la limite de 50 % de l'impôt dû au titre de l'exercice considéré, en participant à l'acquisition par l'Etat, pour la Bibliothèque nationale de France, d'un album de photographies constitué par Jean-Louis-Henri Le Secq des Tournelles, dit Henri Le Secq (1818-1882) au milieu des années 1850, H. 40 cm, L. 25 cm, sur 63 folios, 297 tirages sur papier salé d'après négatifs sur papier et 54 calques d'après l'antique, photographies datées entre 1848 et 1855.
Cet album de grandes dimensions, constitué par l'un des plus grands photographes dit « primitifs », réunit notamment des photographies d'une importance capitale pour appréhender pleinement les ambitieux débuts de la photographie en France et la manière dont de jeunes artistes parisiens s'en sont emparés. Ainsi, s'il contient majoritairement des épreuves d'Henri Le Secq, certaines sont également l'œuvre de ses amis Gustave Le Gray (1820-1884) et Charles Nègre (1820-1880), tandis que d'autres pourraient être le produit d'un travail collectif de ces trois artistes. Demeuré dans la famille d'Henri Le Secq et réapparu récemment, l'album révèle des épreuves inédites pour la plupart et réalisées selon un procédé sur papier choisi et perfectionné, pour sa beauté, par les premiers grands photographes. Il vient compléter les fonds d'œuvres de l'artiste déjà conservés, tout en fournissant un ensemble de sujets variés plus intime et personnel que les seules vues d'architecture et les paysages connus. Des portraits témoignent de l'amitié et de l'émulation artistique de plusieurs étudiants des Beaux-Arts, considérés aujourd'hui parmi les plus importants photographes français du XIXe siècle. Les études de forme quasiment abstraites, d'ombre et de lumière et de sujets pittoresques, constituent une exploration des potentialités artistiques de la photographie. Enfin, au-delà des scènes de genre, vues de campagne et de végétaux, les vues d'architecture et de scènes urbaines rappellent la très grande sensibilité de Le Secq au patrimoine architectural. Quant à la mise en page de l'album lui-même, elle atteste de l'invention de ce genre qui se démarque des albums de croquis et de dessins. L'acquisition de cet album, témoignage préfigurant l'avenir artistique promis à la photographie, extraordinaire par sa taille, sa richesse et sa beauté, participerait ainsi à compléter le fonds d'un artiste majeur des prémices de la photographie en France.
Sa valeur d'achat est fixée à 1 054 000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l'instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 n° 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées à la direction générale des patrimoines et de l'architecture, service des musées de France, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux et œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national peuvent être consultés par les entreprises intéressées.