JORF n°0197 du 12 août 2020

La ministre de la culture informe les entreprises imposées à l'impôt sur les sociétés d'après leur bénéfice réel qu'elles peuvent bénéficier de la réduction d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 238 bis-0 A du code général des impôts égale à 90 % des versements qu'elles pourraient effectuer, dans la limite de 50 % de l'impôt dû au titre de l'exercice considéré, en participant à l'acquisition par l'Etat, pour l'Etablissement public du musée Rodin, d'une sculpture d'Auguste Rodin (1840-1917), Je suis belle, plâtre, signé « A. Rodin » à l'arrière de la base, vers 1885.
Récemment réapparue, cette remarquable épreuve en plâtre du sculpteur français majeur Auguste Rodin, mentionnée dès janvier 1886 et liée dans son titre, depuis juin 1886, aux vers de Charles Baudelaire : « Je suis belle, ô mortels comme un rêve de pierre », est d'une extrême rareté. Si les motifs de La Femme accroupie tenue à bout de bras par L'Homme qui tombe, présents dès 1880 sur La Porte de l'Enfer, figuraient déjà ce groupe constitué de ces deux figures indépendantes, c'est bien cet exemplaire, par son modelé plus précis que celui des plâtres connus de la même œuvre et la trace d'une intervention directe de l'artiste, qui apparait comme l'assemblage vraisemblablement d'origine de Je suis belle. En précédant Les Trois ombres du sommet de La Porte de l'Enfer (fin 1886-1887) et Les Sources taries (1889), cette sculpture constitue par conséquent le premier assemblage répertorié dans l'histoire de ce processus chez Rodin. Dès lors, cette œuvre remarquable, sans doute l'exemplaire princeps du motif, témoin précoce de l'emploi de la technique d'assemblage représentative de la manière de l'artiste, constitue, par son ancienneté et ses caractéristiques techniques, un jalon capital susceptible de venir compléter la série des versions ultérieures déjà conservées dans les collections publiques françaises, tout en permettant de contribuer à la connaissance du processus créatif de ce grand sculpteur de la seconde moitié du XIXe siècle qui a tracé la voie à la sculpture moderne.
Le présent avis d'appel au mécénat d'entreprise porte sur 600 000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l'instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 n° 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées à la direction générale des patrimoines, service des musées de France, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux et œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national peuvent être consultés par les entreprises intéressées.


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Version 1

La ministre de la culture informe les entreprises imposées à l'impôt sur les sociétés d'après leur bénéfice réel qu'elles peuvent bénéficier de la réduction d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 238 bis-0 A du code général des impôts égale à 90 % des versements qu'elles pourraient effectuer, dans la limite de 50 % de l'impôt dû au titre de l'exercice considéré, en participant à l'acquisition par l'Etat, pour l'Etablissement public du musée Rodin, d'une sculpture d'Auguste Rodin (1840-1917), Je suis belle, plâtre, signé « A. Rodin » à l'arrière de la base, vers 1885.

Récemment réapparue, cette remarquable épreuve en plâtre du sculpteur français majeur Auguste Rodin, mentionnée dès janvier 1886 et liée dans son titre, depuis juin 1886, aux vers de Charles Baudelaire : « Je suis belle, ô mortels comme un rêve de pierre », est d'une extrême rareté. Si les motifs de La Femme accroupie tenue à bout de bras par L'Homme qui tombe, présents dès 1880 sur La Porte de l'Enfer, figuraient déjà ce groupe constitué de ces deux figures indépendantes, c'est bien cet exemplaire, par son modelé plus précis que celui des plâtres connus de la même œuvre et la trace d'une intervention directe de l'artiste, qui apparait comme l'assemblage vraisemblablement d'origine de Je suis belle. En précédant Les Trois ombres du sommet de La Porte de l'Enfer (fin 1886-1887) et Les Sources taries (1889), cette sculpture constitue par conséquent le premier assemblage répertorié dans l'histoire de ce processus chez Rodin. Dès lors, cette œuvre remarquable, sans doute l'exemplaire princeps du motif, témoin précoce de l'emploi de la technique d'assemblage représentative de la manière de l'artiste, constitue, par son ancienneté et ses caractéristiques techniques, un jalon capital susceptible de venir compléter la série des versions ultérieures déjà conservées dans les collections publiques françaises, tout en permettant de contribuer à la connaissance du processus créatif de ce grand sculpteur de la seconde moitié du XIXe siècle qui a tracé la voie à la sculpture moderne.

Le présent avis d'appel au mécénat d'entreprise porte sur 600 000 euros.

Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l'instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 n° 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées à la direction générale des patrimoines, service des musées de France, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux et œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national peuvent être consultés par les entreprises intéressées.