JORF n°0052 du 1 mars 2020

Avis divers

Le ministre de la culture informe les entreprises imposées à l'impôt sur les sociétés d'après leur bénéfice réel qu'elles peuvent bénéficier de la réduction d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 238 bis-0 A du Code général des impôts égale à 90 % des versements qu'elles pourraient effectuer, dans la limite de 50 % de l'impôt dû au titre de l'exercice considéré, en participant à l'acquisition par l'Etat, pour l'Etablissement public de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris, d'une basse de violon recoupée en violoncelle d'Andrea Amati, différentes essences de bois, décor polychrome, notamment aux armes de Charles IX, Crémone, 1572.
Ce remarquable instrument de musique d'Andrea Amati (c. 1505-1577), le plus ancien luthier connu de Crémone en Italie, à l'origine de la plus importante dynastie de luthiers au monde et de la prestigieuse « école crémonaise » de fabrication d'instruments à cordes frottées, est d'une facture magistrale caractéristique de la production du maître. Datant probablement de 1572 et appartenant à la famille des premiers violons aujourd'hui pratiquement tous disparus, cette basse de violon, jalon important dans l'évolution du modèle, recoupée pour être adaptée au jeu d'un violoncelle, figure parmi les vingt et un instruments connus du luthier. Son parcours, documenté depuis 1885, ce qui est exceptionnel pour un instrument de musique, révèle qu'elle a appartenu successivement à trois familles d'importants luthiers français. Son décor peint, portant des lettres dorées sur les éclisses ainsi que des armoiries et emblèmes sur le fond liés au roi de France Charles IX, la rattache par ailleurs aux neufs instruments réalisés par le maître destinés à la cour du souverain. Elle constitue, à ce titre, le seul instrument connu d'Andrea Amati de ce corpus dit « Charles IX » encore conservé en mains privées sur le territoire national. Bien que n'étant pas en état de jeu, cet exceptionnel instrument apporte ainsi un témoignage rarissime des origines du violon crémonais, devenu plus tard le standard de l'excellence en la matière, et des pratiques instrumentales à la cour du roi de France dans les années 1570.
Le présent avis d'appel au mécénat d'entreprise porte sur 850 000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l'instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 n° 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées à la direction générale des patrimoines, service des musées de France, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux et œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national peuvent être consultés par les entreprises intéressées.