- Description de la demande de La Poste
Produits égrenés
La Poste envisage, à l'intérieur de la gamme égrenée, une augmentation de prix sur la lettre (service prioritaire d'envois de correspondance avec un délai d'acheminement J + 1), sur l'Ecopli (service non prioritaire d'envois de correspondance jusqu'à 250 g avec un délai d'acheminement J + 4) et enfin sur la lettre recommandée (service prioritaire d'envois de correspondance remis contre signature au destinataire et disposant d'une preuve de dépôt et éventuellement de distribution avec l'avis de réception).
En particulier, le prix de la lettre de moins de 20 grammes passe de 0,53 EUR à 0,54 EUR, soit une augmentation de 1,89 %.
Toutes tranches de poids confondues, l'augmentation est en moyenne de 3,33 % pour la lettre et de 4,22 % pour l'Ecopli. Elle fait suite à l'augmentation intervenue au 1er mars 2005, qui était toutefois plus importante (6,46 % pour la lettre et 7,35 % pour l'Ecopli) et qui n'affectait pas les produits industriels.
La hausse sur la lettre égrenée affecte directement le tarif de la lettre recommandée. En effet, le tarif de la lettre recommandée comporte trois composantes : le tarif de la lettre, le tarif du taux de recommandation et éventuellement l'avis de réception. Toutefois, dans la mesure où la première composante, le tarif de la lettre, ne représente en moyenne que 12,2 % du prix d'un envoi recommandé avec accusé de réception, les augmentations induites seront en moyenne de 1,01 %.
Produits en nombre ou semi-industriels
L'offre en nombre est considérée comme du courrier semi-industriel, accessible sous condition d'un nombre minimum d'envois (400 plis pour une destination intradépartementale ou 1 000 plis dans le cas d'envois extradépartementaux).
Elle se compose du produit « Ecopli en nombre » et d'une partie de la gamme Postimpact (Postimpact TS1, Postimpact TS2, Postimpact de proximité - le Postimpact TS3, qui complète cette famille de produits, fait partie de l'offre industrielle). Le premier est un service non prioritaire d'envois de correspondance jusqu'à 250 g avec un délai d'acheminement J + 4. La gamme Postimpact est un service non prioritaire d'envois publicitaires, promotionnels ou de communications avec un délai d'acheminement J + 7.
La Poste souhaite augmenter l'Ecopli en nombre de 6,99 %, le Postimpact TS1 de 3,42 % et le Postimpact TS2 de 3,67 %. L'augmentation moyenne de la gamme semi-industrielle est alors de 4,61 %.
Dans le but de compléter sa gamme prioritaire, une lettre en nombre est créée. Ce dernier produit sera proposé au tarif actuel de la lettre.
Produits industriels
Les produits industriels se composent du courrier de gestion industriel et du courrier de marketing direct. Les clients ont le choix entre une offre standard et une offre Tem'post. Cette dernière comporte un engagement sur la qualité de service qui se traduit par une indemnisation financière si La Poste réalise une performance inférieure à 95 % d'atteinte de l'objectif de qualité de service contractualisé.
Dans le cas du courrier de gestion, pour un acheminement à J + 1, le client peut choisir la Lettre grand compte ou le produit Tem'post G2. L'Ecopli grand compte et le Tem'post G4 sont proposés dans le cas d'un acheminement à J + 4.
Dans le cas du marketing direct, les produits proposés sont le Tem'post MD7 ou le Postimpact TS3.
La Poste souhaite augmenter les prix de la gamme Tem'post G2 de 2,22 % en moyenne sur l'ensemble des tranches de poids et ceux de la gamme Tem'post G4 de 2,59 %. Des augmentations identiques sont apportées respectivement à « la Lettre grand compte » et à « l'Ecopli grand compte » mais ces deux produits, de création récente, n'interviennent pas dans l'évaluation du price cap pour l'année 2006.
Concernant le marketing direct, une hausse de 2,43 % pour la gamme Tem'post MD7 est demandée ainsi qu'une augmentation de 2,7 % sur le produit Postimpact TS3.
L'ensemble des hausses tarifaires concernant la gamme industrielle est envisagée par La Poste au 1er janvier 2007.
- Analyse économique
Bien que les augmentations unitaires du secteur réservé soient moins importantes que celles qui portent sur le reste du service universel, l'augmentation moyenne des tarifs sur le secteur réservé et sur le secteur concurrentiel est identique et égale à 2,95 %.
Dans leur ensemble, les augmentations demandées par La Poste sont sensiblement identiques en euros et se situent dans une même fourchette en pourcentage d'augmentation, à l'exception de l'Ecopli où des augmentations plus fortes sur les tranches intermédiaires sont observées. La structure tarifaire est ainsi conservée.
L'examen des marges sur coût, extraites de la comptabilité analytique réglementaire telle qu'elle est construite par La Poste, met en évidence la convergence des augmentations de tarifs vers les coûts dans le cas des produits égrenés affranchis au moyen de timbres-poste, du Tem'post G2 ainsi que du Tem'post MD7 dans le périmètre du secteur réservé. On observe toutefois une divergence dans les autres cas, particulièrement dans celui de l'Ecopli affranchi via une machine à affranchir et l'Ecopli en nombre.
L'analyse des contributions des trois familles de produits permet également d'observer que les augmentations envisagées sont plus fortes sur les produits égrenés (3,15 %) et semi-industriels (4,61 %) que sur les produits industriels (2,61 %). Les marges plus faibles, voire déficitaires, des produits égrenés justifient une augmentation des tarifs pour obtenir un meilleur équilibre financier.
Enfin, les augmentations plus fortes sont enregistrées sur les tarifs non urgents, bien que la marge sur coût complet des produits urgents soit plus faible. La Poste a donc choisi de faire supporter une hausse relative plus importante sur l'acheminement lent de la gamme égrenée.
Cependant, la connaissance encore incomplète que possède l'Autorité de la comptabilité analytique de La Poste ne lui permet pas de porter une appréciation définitive sur les augmentations envisagées au regard de la contribution des différents produits à la marge sur coût.
- Respect du price cap
L'évolution des prix du courrier domestique est compatible avec le niveau retenu par l'Autorité pour l'encadrement pluriannuel des tarifs des prestations du service universel postal dans sa décision n° 2006-0576 du 1er juin 2006 (2,10 % en moyenne annuelle). En effet, elle contribue à hauteur de 2,17 % à l'augmentation des prix du service universel sur le périmètre de référence, dont 0,55 % en 2006 et 1,62 % en 2007. Jointe aux autres mouvements tarifaires déjà confirmés ou en cours de confirmation, elle participe à une hausse des prix du service universel de 1,38 % en 2006 (ce qui, toutes autres choses égales par ailleurs, permet en 2007 un report de 0,72 % sur le price cap) et 2,50 % en 2007 (ce qui, toutes autres choses égales par ailleurs, autorise en 2007 une augmentation supplémentaire ou permet en 2008 un report sur le price cap de 0,31 %).
- Conclusion
L'examen des augmentations et l'analyse des contributions des trois familles de produits (égrené, semi-industriel, industriel) permettent de souligner que l'augmentation envisagée sur les produits égrenés est plus forte que celles envisagées sur le courrier industriel. Les marges plus faibles, voire déficitaires, des premiers justifient la recherche d'un meilleur équilibre financier. Par ailleurs, La Poste augmente plus fortement le tarif des produits non urgents que celui des produits urgents.
L'Autorité souligne que ces évolutions tarifaires sont conformes à l'encadrement pluriannuel des tarifs des prestations du service universel postal fixé dans sa décision n° 2006-0576 du 1er juin 2006 et qu'il lui est apparu, dès lors, qu'il convenait à ce stade de laisser à La Poste une certaine latitude dans l'adaptation de sa grille tarifaire à l'évolution des conditions industrielles, commerciales et de marché. Dans une perspective de moyen terme, l'Autorité approfondira avec La Poste la structure des tarifs (relation entre tarifs et coûts de prestations individuelles), les analyses menées actuellement résultant de règles d'allocation susceptibles alors d'évoluer.
Au regard de ces analyses, les tarifs des produits du courrier domestique appartenant au secteur réservé du service universel postal, tels que figurant dans le document annexé à la présente décision, sont approuvés.
En outre, l'Autorité observe que l'évolution de la grille tarifaire des produits du courrier domestique appartenant au secteur non réservé du service universel postal est compatible avec le niveau fixé pour l'encadrement pluriannuel des tarifs des prestations du service universel postal.
Le directeur général de l'Autorité est chargé de notifier à La Poste la présente décision et de veiller à son exécution. Elle sera rendue publique, sous réserve des secrets protégés par la loi, et publiée sur le site internet de l'Autorité et au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 18 juillet 2006.
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