Le ministre d'Etat, ministre de la transition écologique et solidaire,
Vu le code de l'énergie, notamment ses articles L. 100-1 à L. 100-4 et L. 141-1 à L. 141-4 ;
Vu le code de l'environnement, notamment ses articles L. 121-1 à L. 121-15 et R. 121-1 à R. 121-16 ;
Vu la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, notamment ses articles 10 et 182 ;
Vu la décision n° 2017/41/PPE/1 du 6 septembre 2017 de la Commission nationale du débat public d'organiser un débat public sur la programmation pluriannuelle de l'énergie ;
Vu le bilan dressé par la présidente de la Commission nationale du débat public ainsi que le compte rendu établi le président et les membres de la commission particulière du débat public ;
Considérant que le débat a fait ressortir :
- le consensus sur la nécessité de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre est général ;
- une adhésion globale au maintien du compromis que la loi représente, notamment le fait que la transition énergétique comprend un équilibre entre réduction des consommations d'énergie, diversification du mix énergétique avec pénétration des énergies renouvelables, utilisation des nouvelles technologies dans les systèmes énergétiques (réseaux intelligents) ;
- un besoin de lisibilité et de cohérence entre les différentes politiques publiques ;
- un attachement à la justice sociale dans la répartition des efforts et la possibilité d'agir ;
- un attachement à des prix de l'énergie maîtrisés et à la protection des personnes en situation de précarité même si l'objectif de taxer plus lourdement les énergies fossiles fortement émettrices de gaz à effet de serre n'est pas remis en cause et que certains participants ont pris note que de bas prix de l'énergie compliquait la réalisation des investissements de réduction des consommations d'énergie ;
- un équilibre délicat à trouver pour toutes les évolutions concernant la production :
- les énergies renouvelables sont globalement soutenues mais le public a des exigences fortes concernant la maîtrise de leurs impacts sur l'environnement et les conditions par lesquelles elles sont soutenues font débat ;
- la fermeture des centrales au charbon paraît approuvée mais reste contestée localement du fait des enjeux d'emplois et d'impacts sur les territoires ;
- la baisse de la place du nucléaire dans le mix électrique reste clivante. Les sujets les plus discutés à ce propos sont le contenu carbone, les risques, les coûts, les emplois et la sécurité d'approvisionnement ;
- les enjeux d'emplois du secteur de l'énergie sont très importants dans la compréhension des choix ;
- des visions très diverses du mix énergétique, fondées sur des évaluations divergentes de :
- la capacité à réduire les consommations d'énergie et donc les quantités qui devront être fournies à la consommation ;
- la capacité à réduire les consommations de pétrole (carburants) aussi vite que ce qui est souhaité ;
- une vision contrastée du gaz naturel qui est une énergie fossile, et à ce titre doit être réduite, mais la moins émissive en carbone et avec des perspectives de décarbonation sous forme de biogaz, et à ce titre pourrait jouer un rôle dans la transition ;
- une vision contrastée de la place que l'électricité aura à tenir, les besoins de pénétration de secteurs carbonés car elle est déjà très peu carbonée, et donc des consommations d'électricité.
- concernant les besoins d'innovation :
- une convergence sur les besoins en innovation et recherche pour l'hydrogène, les technologies de stockage, l'intégration du numérique, les réseaux, le « power-to-gas », les énergies renouvelables ;
- des divergences sur les besoins de recherche sur le nucléaire qui renvoient à la vision d'un besoin ou non d'un nouveau nucléaire à l'horizon 2050.
- une volonté d'être mieux impliqué dans la transition énergétique et donc de renforcer la place des territoires qui sont plus près des citoyens,
Décide :