- Posologie et mode d'administration
Patients en insuffisance rénale chronique :
Chez les patients en insuffisance rénale chronique, le médicament doit être administré par voie intraveineuse.
Le taux d'hémoglobine cible est de 10 à 12 g/dl (6,2-7,5 mmol/l) sauf pour les enfants, pour lesquels le taux d'hémoglobine doit être compris entre 9,5 et 11 g/dl (5,9-6,8 mmol/l). Chez les patients insuffisants rénaux chroniques ayant des signes cliniques de cardiopathie ou d'insuffisance cardiaque congestive, le taux d'hémoglobine durant la phase d'entretien ne doit pas dépasser la limite supérieure des intervalles cibles.
Le taux d'hémoglobine doit augmenter d'environ 1 g/dl (0,62 mmol/l) par mois et ne pas dépasser 2 g/dl (1,25 mmol/l) par mois afin de limiter au maximum les risques d'aggravation d'une hypertension.
Les taux d'hémoglobine doivent être régulièrement mesurés jusqu'à ce qu'un taux stable soit atteint, et de façon périodique par la suite. Tout taux durablement supérieur à 12 g/dl (7,5 mmol) doit être évité. Si le taux d'hémoglobine connaissait une élévation supérieure à 2 g/dl (1,25 mmol/l) par mois ou s'il dépassait durablement 12 g/dl (7,5 mmol), il conviendrait de réduire la dose d'époétine alfa de 25 %. Si le taux d'hémoglobine dépasse 13 g/dl (8,1 mmol/l), le traitement doit être interrompu jusqu'à ce que ce taux redescende au-dessous de 12 g/dl (7,5 mmol), après quoi le traitement par l'époétine alfa pourra être réinstauré à une dose de 25 % inférieure.
- Patients adultes en hémodialyse :
Le traitement se déroule en deux phases :
Phase correctrice : 50 UI/kg 3 fois par semaine par voie intraveineuse. Si un ajustement de la dose est nécessaire, il est recommandé de procéder par paliers d'au moins quatre semaines. A chaque palier, l'augmentation ou la diminution de dose préconisée est de 25 UI/kg 3 fois par semaine.
Phase d'entretien : la posologie est ajustée pour maintenir l'hémoglobine au taux désiré : Hb comprise entre 11 et 12 g/dl (6,2 - 7,5 mmol/l). La dose hebdomadaire totale recommandée est comprise entre 75 et 300 UI/kg par voie intraveineuse. Les données cliniques disponibles semblent indiquer que les patients dont le taux d'hémoglobine initial est très faible (¸ 6 g/dl ou ¸ 3,75 mmol/l) pourraient avoir besoin de doses d'entretien plus importantes que ceux dont l'anémie initiale est moins sévère (Hb ¹ 8 g/dl ou ¹ 5 mmol/l).
- Enfants en hémodialyse :
Le traitement se déroule en deux phases :
Phase correctrice : 50 UI/kg 3 fois par semaine par voie intraveineuse. Si un ajustement de la dose est nécessaire, il est recommandé de procéder par palier de 25 UI/kg 3 fois par semaine en respectant un intervalle d'au moins quatre semaines entre chaque ajustement, jusqu'à atteindre le but désiré.
Phase d'entretien : la posologie est ajustée de façon à maintenir l'hémoglobine au taux désiré : Hb entre 9,5 et 11 g/dl (5,9-6,8 mmol/l). Généralement, les enfants de moins de 30 kg nécessitent des doses d'entretien plus importantes que les enfants de plus de 30 kg et que les adultes.
A titre d'exemple, les doses d'entretien suivantes ont été utilisées lors d'essais cliniques, après six mois de traitement :
|DOSE (UI/kg 3 FOIS PAR SEMAINE)| | |
|-------------------------------|------------|---------------------------|
| Poids (kg) |Dose médiane|Dose d'entretien habituelle|
| ¸ 10 | 100 | 75-150 |
| 10 ― 30 | 75 | 60-150 |
| ¹ 30 | 33 | 30-100 |
Les données cliniques disponibles suggèrent que les patients dont le taux d'hémoglobine initial est très faible (¸ 6,8 g/dl ou ¸ 4,25 mmol/l) peuvent avoir besoin de doses d'entretien plus importantes que ceux dont l'anémie initiale est moins sévère (Hb ¹ 6,8 g/dl ou ¹ 4,25 mmol/l).
3. Patients adultes en dialyse péritonéale :
Le traitement se déroule en deux phases :
Phase correctrice : la posologie initiale est de 50 UI/kg 2 fois par semaine par voie intraveineuse.
Phase d'entretien : la posologie est ajustée de façon à maintenir l'hémoglobine au taux désiré : Hb entre 10 et 12 g/dl (6,2-7,5 mmol/l). La dose d'entretien est comprise entre 25 et 50 UI/kg 2 fois par semaine en 2 injections égales).
4. Patients adultes insuffisants rénaux non encore dialysés :
Le traitement se déroule en deux phases :
Phase correctrice : la posologie initiale est de 50 UI/kg 3 fois par semaine par voie intraveineuse, suivie si nécessaire d'une augmentation de la dose de 25 UI/kg (3 fois par semaine) jusqu'à atteindre le but désiré (par palier d'au moins quatre semaines).
Phase d'entretien : la posologie est ajustée de façon à maintenir l'hémoglobine au taux désiré : Hb comprise entre 10 et 12 g/dl (6,2 - 7,5 mmol/l). La dose d'entretien est comprise entre 17 et 33 UI/kg 3 fois par semaine par voie intraveineuse. La posologie maximale ne doit pas excéder 200 UI/kg 3 fois par semaine.
Patients adultes atteints d'un cancer et ayant une anémie symptomatique lors d'un traitement par chimiothérapie :
La voie sous-cutanée doit être utilisée.
L'époétine alpha doit être administrée à des patients ayant une anémie (par exemple, Hb 11 g/dl [ 6,8 mmol/l]). Le taux d'hémoglobine cible est d'environ 12 g/dl (7,5 mmol/l). Le taux d'hémoglobine ne doit pas dépasser 13 g/dl (8,1 mmol/l). L'époétine alpha doit être administrée pendant encore un mois après la fin de la chimiothérapie. La dose initiale est de 150 UI/kg par voie sous-cutanée 3 fois par semaine. Alternativement, l'époétine alpha doit être administré par voie sous cutanée à la dose initiale de 450 UI/kg 1 fois par semaine. Si l'hémoglobine a augmenté d'au moins 1 g/dl (0,62 mmol/l) ou si les réticulocytes ont augmenté d'au mois 40 000 cellules/µl par rapport aux valeurs initiales, après quatre semaines de traitement, la dose doit être maintenue à 150 UI/kg 3 fois par semaine ou 450 UI/kg 1 fois par semaine. Si l'augmentation de l'hémoglobine est inférieur 1 g/dl (¸ 0,62 mmol/l) et si les réticulocytes ont augmenté de moins de 40 000 cellules/µl par rapport aux valeurs initiales, la dose doit être portée à 300 UI/kg 3 fois par semaine. Si, après quatre semaines supplémentaires de traitement à 300 UI/kg 3 fois par semaine, l'hémoglobine a augmenté d'au moins 1 g/dl ( 0,62 mmol/l) ou si les réticulocytes ont augmenté d'au moins 40 000 cellules/µl, la dose de 300 UI/kg 3 fois par semaine doit être maintenue. Cependant, si l'hémoglobine a augmenté de ¸ 1 g/dl (¸ 0,62 mmol/l) et si les réticulocytes ont augmenté de moins de 40 000 cellules/µl par rapport aux valeurs initiales, la réponse au traitement par l'époétine alpha est improbable et le traitement doit être interrompu (schéma posologique recommandé : cf. RCP)
Ajustement de la dose :
Si le taux d'hémoglobine augmente de plus de 2 g/dl (1,25 mmol/l) par mois, réduire la dose d'époétine alpha d'environ 25 à 50 %. Si le taux d'hémoglobine dépasse 13 g/dl (8,1 mmol/l), interrompre le traitement jusqu'à ce que le taux s'abaisse à 12 g/dl (7,5 mmol/l), et reprendre le traitement par l'époétine alpha à une dose de 25 % inférieure à la dose précédente.
Patients adultes devant bénéficier d'une intervention chirurgicale orthopédique majeure programmée :
La voie sous-cutanée doit être utilisée.
La dose recommandée est de 600 UI/kg d'époétine alpha, une fois par semaine pendant les trois semaines précédant l'intervention chirurgicale (jours J ― 21, J ― 14 et J ― 7), ainsi que le jour de l'intervention (jour J). Dans le cas où le délai avant l'intervention doit être réduit pour des raisons médicales à moins de trois semaines, l'époétine alpha doit être administrée quotidiennement à la dose de 300 UI/kg pendant dix jours consécutifs avant l'intervention, ainsi que le jour de l'intervention et pendant les quatre jours suivant l'intervention. Lors du bilan hématologique préopératoire, si le taux d'hémoglobine atteint 15 g/dl ou plus, l'administration d'époétine alpha doit être interrompue et les doses ultérieures initialement prévues ne doivent pas être administrées. Il convient de s'assurer que les patients ne n'aient pas de carences en fer à l'instauration du traitement. Tous les patients traités par l'époétine alpha doivent recevoir un complément de fer adapté (par exemple, 200 mg/jour de Fe²+ per os) pendant toute la durée du traitement par l'époétine alpha. Si possible, la prise du complément de fer sera commencée avant le traitement par l'époétine alpha, de façon à constituer des réserves en fer suffisantes.
Transfusion autologue programmée chez les patients adultes devant subir une intervention chirurgicale :
BINOCRIT doit être administré par voie intraveineuse.
Au moment du don de sang, BINOCRIT doit être administré une fois la procédure de don terminée.
Les patients légèrement anémiques (hématocrite de 33-39 %) nécessitant un prélèvement préalable de 4 unités sanguines doivent être traités par BINOCRIT à la dose de 600 UI/kg de masse corporelle 2 fois par semaine pendant trois semaines avant l'intervention chirurgicale. Tous les patients traités par BINOCRIT doivent recevoir une supplémentation en fer adéquat (par ex., 200 mg de fer élémentaire par voie orale chaque jour) pendant toute la durée du traitement. L'administration du complément en fer doit être instaurée dès que possible, et même plusieurs semaines avant d'entamer le prélèvement du sang autologue, afin d'atteindre des niveaux élevés de réserves en fer avant le début du traitement par BINOCRIT.
- Suivi et durée du traitement
Le traitement par BINOCRIT est habituellement au long cours mais peut être interrompu à tout moment, si nécessaire.
Erythroblastopénies :
Des érythroblastopénies avec anticorps ont été rapportées dans de très rares cas après plusieurs mois ou années de traitement par époétine par voie sous-cutanée. Chez les patients montrant une perte soudaine d'efficacité définie par une baisse de l'hémoglobine (de 1 à 2 g/dl par mois), avec augmentation des besoins transfusionnels, une numération des réticulocytes devra être réalisée et les causes habituelles de non-réponse (par exemple carence en fer, acide folique ou vitamine B12, intoxication à l'aluminium, infection ou inflammation, pertes sanguines et hémolyse) devront être recherchées.
Si le taux de réticulocytes corrigé en fonction de l'anémie (c'est-à-dire l'index réticulocytaire) est faible (¸ 20 000/mm³ ou ¸ 20 000/microlitre ou ¸ 0,5 %), les plaquettes et les leucocytes étant normaux, et si aucune autre cause de perte d'efficacité n'a été trouvée, des anticorps antiérythropoïétine devront être recherchés et une ponction médullaire devra être envisagée pour confirmer le diagnostic d'érythroblastopénie.
Si une érythroblastopénie avec anticorps antiérythropoïétine est suspectée, le traitement par BINOCRIT doit être immédiatement interrompu. Aucun traitement par une autre érythropoïétine ne devra être débuté en raison du risque de réaction croisée. Un traitement adapté, tel que des transfusions sanguines, pourra être envisagé au besoin.
Patients en insuffisance rénale chronique :
Les patients doivent faire l'objet d'une surveillance étroite afin de s'assurer que la plus faible dose d'époétine alfa possible soit utilisée et permette de contrôler convenablement l'anémie et les symptômes de l'anémie.
L'état des réserves en fer devra être évalué avant et pendant le traitement et un apport complémentaire en fer devra être administré en cas de besoin. Par ailleurs, avant de commencer le traitement par l'époétine alpha, il convient d'éliminer les autres causes d'anémies, telles qu'un déficit en vitamine B12 ou en acide folique. L'absence de réponse au traitement par l'époétine alpha doit faire rechercher les causes. Celles-ci peuvent être : carence en fer, acide folique ou vitamine B12 ; intoxication par l'aluminium ; infections intercurrentes ; syndromes inflammatoires ou traumatismes ; saignements occultes ; hémolyse et fibrose médullaire de quelque origine qu'elles soient.
Une hyperkaliémie a été observée dans des cas isolés. La correction de l'anémie peut entraîner une augmentation de l'appétit et de l'apport en potassium et en protéine. Il peut s'avérer nécessaire d'ajuster périodiquement les modalités de prescription de la dialyse pour maintenir l'urée, la créatinine et le potassium dans les limites désirées. L'ionogramme sanguin doit être contrôlé chez les insuffisants rénaux chroniques. En cas d'hyperkaliémie (ou d'augmentation de la kaliémie), l'arrêt de l'administration d'époétine alpha jusqu'à correction de l'hyperkaliémie doit être envisagé.
Lors d'un traitement par époétine alpha, l'augmentation de l'hématocrite rend souvent nécessaire d'augmenter les doses d'héparine pendant l'hémodialyse. Une obstruction du système de dialyse peut survenir si l'héparinisation n'est pas optimale.
Chez les patients insuffisants rénaux chroniques montrant des signes cliniques évidents d'ischémie myocardique ou d'insuffisance cardiaque congestive, le taux d'hémoglobine durant la phase d'entretien ne doit pas dépasser la limite supérieure des intervalles recommandés dans la rubrique « Posologie » du RCP.
D'après les données disponibles à ce jour, la correction de l'anémie par époétine alpha chez les patients insuffisants rénaux non encore dialysés n'accélère pas l'évolution de l'insuffisance rénale.
Patients adultes atteints d'un cancer et ayant une anémie symptomatique lors d'un traitement par chimiothérapie :
Lors de l'évaluation du caractère approprié d'un traitement par époétine alpha chez les patients cancéreux traités par chimiothérapie (patients à risque d'être transfusés), il faut tenir compte du fait que l'apparition des globules rouges suit l'administration de l'érythropoïétine avec un délai de deux à trois semaines.
Les taux d'hémoglobine doivent être régulièrement mesurés jusqu'à ce qu'un taux stable soit atteint, et encore périodiquement par la suite. Si l'augmentation du taux d'hémoglobine est supérieure à 2 g/dl (1,25 mmol/l) par mois ou si le taux d'hémoglobine est supérieur à 13 g/dl (8,1 mmol/l), l'ajustement de la posologie décrit dans la rubrique « Posologie » du RCP doit être minutieusement respecté afin de limiter au maximum les risques de survenue d'événements thrombotiques.
Une augmentation de l'incidence des événements vasculaires thrombotiques ayant été observée chez les patients cancéreux recevant des agents érythropoïétiques, ce risque doit être soigneusement évalué au regard du bénéfice de ce traitement (par époétine alpha), particulièrement chez les patients cancéreux présentant un risque accru d'événements vasculaires thrombotiques, comme en cas d'obésité ou d'antécédents d'événements vasculaires (par exemple, de thrombose veineuse profonde ou d'embolie pulmonaire).
Patients adultes devant bénéficier d'une intervention chirurgicale orthopédique majeure programmée :
Chez les patients devant bénéficier d'une intervention chirurgicale orthopédique majeure programmée, la cause de l'anémie doit être établie et traitée, si possible avant l'instauration du traitement par époétine alpha. Les événements thromboemboliques peuvent constituer un risque dans cette population, risque qui doit être soigneusement évalué au regard du bénéfice potentiel du traitement chez ces patients.
Les patients devant bénéficier d'une intervention chirurgicale orthopédique majeure programmée doivent recevoir une prophylaxie antithrombotique appropriée, dans la mesure où des événements thromboemboliques peuvent survenir chez ces patients, particulièrement en présence d'une pathologie cardio-vasculaire sous-jacente. En outre, des précautions particulières doivent être prises chez les patients à risque de développer des thromboses veineuses profondes. De plus, chez les patients dont le taux d'hémoglobine initial est supérieur à 13 g/dl, la possibilité que le traitement par époétine alpha soit associé à un risque accru d'événements thromboemboliques postopératoires ne peut être exclue. En conséquence, l'époétine alpha ne doit pas être utilisée chez les patients dont le taux d'hémoglobine initial est supérieur à 13 g/dl.
Patients chirurgicaux adultes inclus dans un programme pré-transfusion autologue :
Toutes les mises en garde et précautions spéciales associées aux programmes prétransfusion autologue, en particulier le remplacement volumique routinier, doivent être respectées.
Les événements thromboemboliques peuvent constituer un risque dans cette population, risque qui doit être soigneusement évalué au regard du bénéfice potentiel du traitement chez ces patients.
VII. - Spécifications économiques et médico-sociales
Coût du traitement
| CODE CIP | PRÉSENTATION |PRIX PUBLIC
(en euros)|
|-----------------|--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------|----------------------------|
|34009 498 183 9 6|BINOCRIT 20 000 UI/0,5 ml (époétine alfa), solution injectable en seringue préremplie avec aiguille munie d'un dispositif de sécurité (B/1) | 140,72 |
|34009 498 185 1 8|BINOCRIT 30 000 UI/0,75 ml (époétine alfa), solution injectable en seringue préremplie avec aiguille munie d'un dispositif de sécurité (B/1)| 206,69 |
|34009 498 187 4 7| BINOCRIT 40 000 UI/1 ml (époétine alfa), solution injectable en seringue préremplie avec aiguille munie d'un dispositif de sécurité (B/1) | 269,76 |
Conditions de prise en charge
Taux de remboursement : 65 %
Pour ouvrir droit à ce remboursement, la prescription doit être effectuée sur une ordonnance de médicament d'exception. Elle doit être conforme aux indications mentionnées dans la présente fiche.
Adresser toute remarque ou demande d'information complémentaire à la Haute Autorité de santé, DEMESP, 2, avenue du Stade-de-France, 93218 Saint-Denis - La Plaine Cedex.