JORF n°0223 du 24 septembre 2025

Avis divers

La ministre de la culture informe les entreprises imposées à l'impôt sur les sociétés d'après leur bénéfice réel qu'elles peuvent bénéficier de la réduction d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 238 bis-0 A du code général des impôts égale à 90 % des versements qu'elles pourraient effectuer, dans la limite de 50 % de l'impôt dû au titre de l'exercice considéré, en participant à l'acquisition par l'Etat, pour le musée national du Moyen Age, thermes et hôtel de Cluny, d'une sculpture de Sainte Marie-Madeleine par le Maître du retable de Lautenbach, entourage de Nicolas de Leyde, vers 1470-1480, Strasbourg, bois de tilleul sculpté.
Ce remarquable modèle sculpté de Sainte Marie-Madeleine, conçu dans le milieu strasbourgeois des années 1470-1480, a sans doute été produit entre le départ de Nicolas de Leyde (vers 1430-1473) pour Vienne en 1467 et l'affirmation de l'art de Nicolas de Haguenau (1445/1460-1538), sculpteur strasbourgeois le plus influent autour de 1500. Cette œuvre, réputée provenir de l'abbaye cistercienne de Lucelle (Haut-Rhin), a été attribuée au « Maître du retable de Lautenbach » par sa proximité stylistique et le traitement caractéristique du visage. De dimension modeste et animée d'une grande force plastique, cette œuvre est issue d'un corpus réduit de sculptures religieuses en bois de ce type et de cette époque et était probablement intégrée au sein d'un petit retable destiné à la dévotion privée. Cette statuette, d'une exécution virtuose, présente une coiffure et d'amples drapés aux plis cassés de conception sophistiquée. La relation spatiale complexe entre le volume du corps et l'enveloppement du vêtement concourt, par des effets tridimensionnels et leur intrication très maîtrisée avec le jeu des mains, à valoriser le pot à onguent qu'elle présente de la main gauche. Cette œuvre rare et en bon état général de conservation, est due au ciseau talentueux d'un artiste ayant travaillé dans l'atelier ou dans le proche entourage de Nicolas de Leyde, considéré comme le plus grand sculpteur de la fin du Moyen Age au Nord des Alpes, en ayant contribué à forger un nouveau langage formel. Elle apparait essentielle pour l'histoire de la sculpture du « gothique tardif » dans la région du bassin du Rhin supérieur et a ainsi vocation à rejoindre les collections nationales où elle n'a pas d'équivalent.
Le présent avis d'appel au mécénat d'entreprise porte sur 423 000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l'instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 n° 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées à la direction générale des patrimoines et de l'architecture, service des musées de France, 182, rue Saint-Honoré, 75001 Paris, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux et œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national peuvent être consultés par les entreprises intéressées.