La ministre de la culture informe les entreprises imposées à l'impôt sur les sociétés d'après leur bénéfice réel qu'elles peuvent bénéficier de la réduction d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 238 bis-0A du code général des impôts égale à 90 % des versements qu'elles pourraient effectuer, dans la limite de 50 % de l'impôt dû au titre de l'exercice considéré, en participant à l'acquisition par l'Etat, pour le musée des Beaux-Arts de la ville de Rennes, d'une statue équestre de Louis XIV d'Antoine Coysevox (1640-1720), bronze, fonte à la cire perdue, H. 94 cm, vers 1690.
Remarquable par la qualité de sa ciselure, son bel état de conservation et ses dimensions importantes, ce groupe sculpté constitue une réduction exceptionnelle de la statue équestre de Louis XIV, conçue et réalisée par Antoine Coysevox, entre 1688 et 1689, à la demande des Etats de Bretagne, initialement destinée à Nantes et finalement installée à Rennes en 1726. D'une insigne rareté, ce modèle est à ce jour l'unique témoignage en trois dimensions de ce monument, fondu lors de la Révolution française et connu, jusqu'alors, à travers les gravures et dessins de Jean-François Huguet. Cette statue, représentant le roi vêtu à l'antique, était pourtant la plus importante réalisation en bronze du célèbre sculpteur et l'une de ses œuvres les plus monumentales avec les célèbres chevaux de marbre commandés en 1705 pour l'abreuvoir du château de Marly. Evocation de la volonté du roi de signifier dans les plus grandes villes de France, par l'érection de statues monumentales lui rendant hommage, la présence d'un Etat puissant et centralisé, la réduction de Coysevox inscrit, par ailleurs, ce geste fort du règne du souverain dans un contexte breton particulièrement complexe suite à la révolte du papier timbré en 1675. L'acquisition de cet exemplaire inédit de l'unique monument élevé dans cette région à un roi de France au XVIIe siècle, œuvre majeure de l'un des plus importants sculpteurs français de la fin du règne de Louis XIV, viendrait ainsi enrichir notablement le corpus encore peu fourni des réductions anciennes des statues équestres royales conservées dans les collections publiques françaises. Ce bronze y rejoindrait alors les reliefs qui ornaient le soubassement de la statue royale de Rennes, seuls vestiges conservés de cette œuvre monumentale qui s'éleva devant le Parlement de Bretagne sur la place qui lui servit d'écrin jusqu'en 1792.
Le présent avis d'appel au mécénat d'entreprise porte sur 2 370 000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l'instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 n° 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées à la direction générale des patrimoines, service des musées de France, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux et œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national peuvent être consultés par les entreprises intéressées.