Le ministre de la culture informe les entreprises imposées à l'impôt sur les sociétés d'après leur bénéfice réel qu'elles peuvent bénéficier de la réduction d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 238 bis-0 A du code général des impôts égale à 90 % des versements qu'elles pourraient effectuer, dans la limite de 50 % de l'impôt dû au titre de l'exercice considéré, en participant à l'acquisition par l'Etat, pour le musée du Louvre, d'une sculpture d'Apollon Citharède, bronze, H. 68 cm, environs de Pompéi, deuxième moitié du IIe siècle - début du Ier siècle avant J.-C.
D'une extrême rareté, en raison de la disparition dès l'antiquité de la majorité des bronzes, cette remarquable statue de bronze antique du fils de Zeus et de Léto, avec son torse gynoïde, sa musculature peu affirmée et sa longue chevelure, présente un aspect androgyne qui l'inscrit dans un courant artistique attesté à la fin de l'époque hellénistique. De taille moyenne, mais traité avec le même soin que les grandes statues de l'époque, cet Apollon, à l'origine porteur d'un plectre et d'une cithare, attributs faisant référence à son rôle de dieu des arts et de la musique dans la mythologie grecque, à présent disparus, tout comme les yeux initialement rapportés, se distingue par sa facture de très grande qualité. Il remplissait sans doute un rôle ornemental dans l'atrium, le triclinium ou le jardin d'une villa romaine, détruite par l'éruption du Vésuve en 79 après J.-C. Cette très vraisemblable et prestigieuse provenance des cités vésuviennes est mentionnée pour la première fois en 1924 dans le Répertoire de la statuaire grecque et romaine de Salomon Reinach (1858-1932) qui la signale, par ailleurs, comme appartenant en 1922 à la collection de la seconde épouse du collectionneur et marchand d'antiquités, Joseph Durighello (1861-1924). Dès lors, l'acquisition de ce trésor national, récemment réapparu après avoir figuré dans le catalogue de la vente après décès de Joseph Durighello en 1925 et dont la continuité de la présence en France est attestée sur près d'un siècle, jalon important dans l'évolution des bronzes antiques et susceptible de permettre d'approfondir leur connaissance, serait de nature à enrichir notablement les collections publiques françaises dans lesquelles ce type de statue est peu représenté.
Le présent avis d'appel au mécénat d'entreprise porte sur 6 638 000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l'instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 n° 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées à la direction générale des patrimoines, service des musées de France, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux et œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national peuvent être consultés par les entreprises intéressées.
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