JORF n°0289 du 13 décembre 2015

Avis divers

La ministre de la culture et de la communication informe les entreprises imposées à l'impôt sur les sociétés d'après leur bénéfice réel qu'elles peuvent bénéficier de la réduction d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 238 bis 0A du code général des impôts égale à 90 % des versements qu'elles pourraient effectuer, dans la limite de 50 % de l'impôt dû au titre de l'exercice considéré, en participant à l'acquisition par l'Etat, pour l'Etablissement public du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, d'une peinture de Roberto Matta-Echaurren (1911-2002), Le Poète (Un poète de notre connaissance), huile sur toile, 1945 ; H. : 94,50 cm, l. : 76,50 cm, signé et daté en bas à droite N.Y.45.
Figurant un mystérieux personnage totémique, l'œuvre illustre l'adhésion de l'artiste d'origine chilienne, Roberto Matta, au mouvement surréaliste ainsi que ses liens étroits avec André Breton. Cet homme-minotaure surgissant d'un fond d'or, pourvu de cornes et pointant son arme à trou de serrure vers le spectateur, s'inspire d'influences aussi diverses que la figure d'Uli, l'effigie d'ancêtre océanienne dont Breton conservait un masque cérémoniel, l'Objet invisible d'Alberto Giacometti ou les personnages totems de Victor Brauner. Caractéristique du talent de coloriste de l'artiste, cette composition exposée pour la première fois en mars 1945 chez Pierre Matisse à New York, pendant la période d'exil que Matta partage avec Breton et d'autres surréalistes et durant laquelle il incarne le renouveau du mouvement, fait référence à l'acte surréaliste par excellence consistant à tirer dans la foule au hasard, décrit par Breton dans le Deuxième manifeste du surréalisme. Conservé toute sa vie par son auteur, ce tableau fétiche évoquant le statut du poète créateur appelé « honni aveuglant » par Matta, considéré comme le portrait le plus célèbre de Breton et, par certains, comme un autoportrait de l'artiste, est une peinture emblématique d'un grand maître du surréalisme, dont l'acquisition constituerait un enrichissement majeur des collections publiques.
Sa valeur d'achat est fixée à 1 000 000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l'instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 n° 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées à la direction générale des patrimoines, service des musées de France, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux et œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national peuvent être consultés par les entreprises intéressées.